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UDMN : des débats et des solutions pour les déserts médicaux et numériques

par Rémy Teston

L’Université des déserts médicaux et numériques s’est déroulée les 20 et 21 septembre. Retour sur cet événement atypique et riche en enseignements.

Dans un cadre bucolique entre la Nièvre et l’Allier, au château d’Auzon, et sous un soleil estival, cette seconde édition de l’Université des déserts médicaux et numériques a été placée sous les signes de l’échange, du partage, des débats et de la bonne humeur.

La qualité des intervenants et des échanges a permis de décrypter les enjeux de cette double problématique des déserts médicaux et numériques.

Guillaume de Durat, organisateur de l’événement, nous dresse un bilan de cette 2ème édition à travers 5 mots clés :

  1. « Une réjouissance : la mobilisation d’acteurs prêts à venir dans un désert (appelé autrefois la province) pour faire avancer les choses. L’enthousiasme de certains ne connait ni la distance ni les générations ni la condition.
  2. Un regret : l’absence des élus locaux… et notamment les maires ! Sans doute aussi des groupes détenant des Ephad car l’actualité nous montre que la qualité de vie, la qualité des soins voire même la sécurité des résidents est importante. Le maillage est considérable. Quid de leur vision de l’expérience…résident ? (qui est un patient).
  3. Une surprise ? Plus rien ne me surprend. Peut-être le manque de connaissance sur les CPTS.
  4. Une confirmation : les bonnes initiatives peuvent être bloquées par des petits chefs locaux et c’est dommage. L’intérêt général est une notion en perdition… d’autant plus regrettable quand elle ne met pas à mal l’intérêt particulier. Il y a donc un problème de mentalité…
  5. Un espoir : que chaque tweet et chaque phrase prononcée en ces lieux soient imprimés plus dans les esprits que dans les données analytiques de twitter !»

Focus sur 10 points clés issus des débats

Les deux jours de cette Université des déserts médicaux et numériques ont été ponctués de différentes table-rondes et flash sessions. Voici 10 points clés à retenir des échanges et débats de ces deux jours.

1. Ne parlons pas de déserts médicaux mais de zones sous-dotées

Le terme de désert médical est jugé stigmatisant par les élus locaux et apparait comme un frein pour l’installation des médecins…

2. Le roaming pour réduire les déserts numériques

Le roaming inter-opérateur apparaît comme une solution pour permettre de basculer automatiquement d’un réseau à un autre pour réduire les zones blanches. Un visiteur étranger à plus de chance d’obtenir du réseau via le roaming qu’un habitant local lié à un seul opérateur !

3. La connexion par satellite : une alternative pour les déserts numériques

Le mode de connexion par satellite a été mis en lumière lors de cet événement : solution opérationnelle avec un déploiement immédiat, qui permet de fournir du haut débit quel que soit le lieu. Une belle découverte pour répondre aux zones blanches.  A noter que grâce à une connexion satellite offerte par Numerisat l’événement a pu vivre sur la toile (+18 millions d’impressions sur Twitter !).

4. La santé animale : des déserts médicaux aussi du côté des vétérinaires

Les déserts médicaux sont aussi une réalité pour la santé animale avec une pénurie grandissante de vétérinaire. Les éleveurs ont de moins en moins de temps et le numérique, via notamment des objets connectés, peut apporter des solutions… à condition d’avoir des connexions ! La réglementation doit aussi évoluer : une solution pourrait être la téléconsultation mais malheureusement elle n’est pas autorisée par le code rural !

5. Des hôpitaux saturés

La pénurie de médecin en zone rurale et dans les petites agglomérations, notamment de médecins généralistes, engendre une saturation des urgences à l’hôpital. Les soignants doivent faire face à un afflux croissant de patients. On observe également un mésusage médical : les médecins hospitaliers passent de 50 à 60% derrière un ordinateur… Temps qui pourrait être consacré à la prise en charge des patients.

6. 5G : une révolution technologique mais pas une solution immédiate pour combler les déserts numériques

On parle beaucoup de la 5G qui sera déployée en France à partir de 2020 notamment pour palier aux déserts numériques. Mais si la 5G est dix fois plus rapide que la 4G, elle ne pourra être effective qu’en fonction de la bande passante et du temps de latence (temps de réponse). Tout est encore une histoire d’infrastructure et d’organisation…

7. La téléconsultation n’est pas encore une solution

La télémédecine peine à se développer et notamment à convaincre les médecins. Elle doit être considérée comme une optimisation et non une substitution. Le cadre du remboursement des téléconsultations est trop complexe pour démocratiser l’utilisation. La téléconsultation doit être une solution pour les déserts médicaux mais ne l’est pas encore aujourd’hui. Du côté des pharmaciens c’est encore du virtuel, la publication des décrets d’application pour l’officine datant d’il y a quelques jours. De plus le coût du matériel est un frein (7 000€).

8. Numérique : « Arrêtons de penser au patient, pensons avec le patient »

Le numérique permet au patient de sortir de son isolement, de mieux s’informer et d’acquérir de nombreuses connaissances sur sa maladie. Un des messages forts des échanges est d’intégrer le patient en amont du développement des solutions pour répondre aux véritables besoins. Le patient ne doit pas être placé au centre mais dans la boucle pour imaginer la médecine de demain.

9. Déserts médicaux : près d’1 médecin sur 5 déjà concerné

Egora a dévoilé les résultats d’une enquête menée auprès des médecins : pour près de 17 % des répondants, les déserts médicaux sont déjà une réalité. Deux mesures sont plébiscitées par les médecins interrogés pour répondre à cette problématique : le renforcement de l’attractivité du métier (hausse du revenu) et les nouvelles formes d’exercice libéral (maison ou pôle de santé). En savoir plus sur cette enquête>

10. La pharmacie de demain sera collaborative

On observe une tendance forte aujourd’hui : la pharmacie « isolée » tend à disparaître au profit d’installation collaborative entre jeunes pharmaciens. La pharmacie doit se réinventer pour répondre aux attentes des nouvelles générations de pharmaciens.

Un village innovation

Plusieurs sociétés innovantes et start up ont présenté des solutions pour lutter contre les déserts médicaux ou apporter des services aux patients ou éleveurs.

SmartMedicase propose une mallette connectée au service des professionnels de santé pour répondre à l’urgence des déserts médicaux et désengorger les urgences

Urgences Chrono met à disposition une plateforme pour trouver le soin adapté, au bon endroit, au bon moment !

Capsul Protect développe des capteurs connectés qui font office de carnet de santé numérique nouvelle génération intégrant une fiche médicale d’urgence pour protéger son quotidien et celui de toute la famille.

EveDrug déploie des applications e-santé et solutions externalisées dédiées aux vigilances sanitaires.

Biopic propose des solutions connectées pour monitorer à distance les vêlages ou poulinages.

MeSoigner permet aux officines de vendre des médicaments sans ordonnance sur le Net et de les livrer

118 218 Dispo propose des services autour de la disponibilités des professionnels de santé et la prise de rendez-vous en ligne.

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