Accueil A la une #EtudiantFantôme : suivi de la santé mentale et des pensées suicidaires des étudiants français sur Twitter

#EtudiantFantôme : suivi de la santé mentale et des pensées suicidaires des étudiants français sur Twitter

par Rémy Teston

Kap Code, spécialisé dans l’écoute des médias sociaux sur des problématiques santé, a mené une étude sur la santé mentale des étudiants français sur Twitter. Découverte.

Dépression, précarité, solitude, pensées suicidaires… tel est le quotidien des étudiants face aux impacts de la pandémie Covid-19 qui engendre un isolement et un sentiment de solitude. Face au manque perçu par les étudiants de réponses des autorités, une mobilisation numérique a été mise en place. À travers l’utilisation d’un hashtag simple  #EtudiantFantôme mais fort pour la révélation de leur détresse, notamment sur leur santé mentale. L’ampleur de cette initiative sur le réseau social Twitter, a fait l’objet d’une analyse de leur santé mentale sur la plateforme collaborative Epilogue.

A travers un hashtag, il est désormais possible d’en savoir plus sur l’état d’esprit de la population estudiantine sur Twitter. Par des méthodes d’intelligence artificielle (IA), de traitements automatisés du langage que lui permettent son outil Detec’t, Kap Code a pu tirer du hashtag #EtudiantFantôme des informations sur les troubles mentaux chez les étudiants.

Le hashtag lancé par Science Po Montpellier avait pour objectif de fédérer les témoignages des étudiants impactés par les mesures sanitaires mises en place pour lutter contre la pandémie de COVID-19. Véritable mouvement numérique, ce hashtag s’est même hissé en toptweet France mi-janvier.

Ce hashtag est essentiellement un moyen pour les étudiants de partager leur souffrance psychique mis en exergue par le partage des annonces d’étudiants s’étant donné la mort et le manque de prise en charge de la part des autorités (5% des tweets). Une méthode pour ne pas rester oubliés du gouvernement, face auquel ils manifestent majoritairement une incompréhension et un manque de visibilité sur les mesures prises (15%). De plus, on peut noter une forme de politisation du mouvement avec l’organisation et l’appel à des manifestations (5,5%) mais surtout de conseils de la part d’autres internautes pour se faire entendre (5%).

Les thèmes abordés

Le sujet majoritaire est une incompréhension et un manque de visibilité des mesures gouvernementales (15%). Les étudiants évoquent aussi leurs difficultés à suivre les cours en distanciel avec un risque de décrochage qui augmente, mentionné avec des difficultés financières grandissantes (7%).

Les étudiants évoquent aussi un sentiment d’infantilisation, leur isolement accroit le sentiment d’injustice face aux accusations de responsabilité de la 2ème vague, retrouvée sur Twitter et dans les médias (7%). La souffrance psychique ressentie est mise en exergue par le partage des annonces d’étudiants s’étant donné la mort, combien de drames nécessaires pour faire réagir (5%).

D’autres thèmes évoquent un militantisme et une « politisation » du mouvement avec l’organisation et l’appel à rejoindre des mouvements de manifestation (5,5%), associé à d’autres internautes s’adressant sur le #EtudiantFantôme, conseillant à ces derniers de mener des actions pour se faire entendre (5%).

La colère et la dépression sont les concepts psychiques majoritaires

La détection des concepts de santé mentale révèle que la Colère (42%), la Dépression (20%) et l’Anxiété (19%) sont les émotions majoritaires. Alors que les autres concepts sont détectés en proportions relativement constantes, on observe un réel pic de ces 3 dernières la première quinzaine de janvier au moment du buzz #EtudiantFantôme. Elles sont suivies par des verbalisations de Peur (11%), de Stress (5%) et des mentions de Troubles du sommeil (3%).

Selon l’échelle diagnostique de mesure du syndrome anxiodépressif (GAD-7), les symptômes détectés sont :

  • un sentiment de nervosité d’anxiété ou de tension (37.49%),
  • un sentiment de peur comme si quelque chose de terrible allait se produire (24.83%),
  • une inquiétude excessive (14.69%).

On détecte aussi dans 8.46% des tweets des expressions propres aux mentions de suicide, d’autodépréciation ou volonté de se faire du mal. 78% des internautes présentent au moins un item dans au moins un de leur tweet.

Les résultats de cette étude sont disponibles sur la plateforme Epilogue développée par Kap Code qui propose des analyses de Social Media Listening en lien avec la pandémie de la COVID-19.

Source : Kap Code

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