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Une stratégie d’accélération pour faire de la France un leader de la santé numérique

par Rémy Teston

A l’occasion du premier anniversaire de G_NIUS (le Guichet National de l’Innovation et des Usages en e-Santé), la stratégie d’accélération « Santé numérique » et ses axes d’actions ont été dévoilés. Présentation.

Une semaine après l’annonce du plan d’investissement France 2030, et à l’occasion du premier anniversaire de G_NIUS (le Guichet National de l’Innovation et des Usages en e-Santé), Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, et Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’investissement, ont officiellement lancé la stratégie d’accélération « Santé numérique » et en ont dévoilé les grands axes d’actions.

Avec le plan Ma Santé 2022, la France a structuré la e-santé en France et accéléré la numérisation du secteur de la santé. Cette digitalisation est l’opportunité unique de dynamiser une médecine 5P (personnalisée, préventive, prédictive, participative et des preuves) au bénéfice du citoyen, du patient et du système de santé. Elle peut par exemple s’appuyer sur l’internet des objets, les plateformes de services, l’intelligence artificielle (IA), les dispositifs médicaux numériques, les jumeaux numériques, les essais simulés et la robotique.

Avec le plan Innovation santé 2030 de plus de 7,5Mds€ annoncé le 29 juin dernier par le Président de la République lors du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), l’ambition est de faire de la France l’une des premières nations innovantes en santé en Europe. La stratégie d’accélération « Santé numérique » (SASN) est dotée de 650M€, provenant notamment du Programme d’investissements d’avenir (PIA), pour le développement, la validation et l’expérimentation des outils numériques pour cette médecine 5P.

Une stratégie co-construite

La stratégie d’accélération « Santé Numérique » a fait l’objet d’une co-construction large avec l’ensemble des partenaires. Elle résulte notamment d’une consultation publique qui s’est déroulée en 2 temps :

  • D’abord ouverte à l’ensemble des partenaires dans le cadre d’un questionnaire, ce qui a permis
    d’en tirer des éléments quantitatifs (ou statistiques) ;
  • Puis dans le cadre d’entretiens qualitatifs avec de nombreuses personnes qualifiées.

Une large consultation publique en ligne de 6 semaines (du 11 février au 21 mars 2021) a collecté 429 réponses complètes. La consultation publique a permis à l’écosystème ciblé d’exprimer ses attentes et ses priorités. Ces retours viennent préciser et prioriser le contenu de la stratégie d’accélération, mais aussi contribuer à la conception d’appels à projets à venir.

La consultation publique s’est prolongée par des entretiens qualitatifs courant avril et mai 2021. Une cinquantaine d’entretiens ont été tenus entre des membres de la task force et des institutionnels (représentants des industriels et start-up, représentants du monde académique et de la recherche, fédérations de structures sanitaires et médico-sociales, représentants des professionnels et des usagers, acteurs institutionnels…). Ces entretiens ont confirmé les orientations prises dans le cadre de la stratégie et ont contribué à la conception d’actions concrètes.

La consultation a également été alimentée par les travaux du groupe de travail « développement économique de la santé numérique / structuration de la filière » du Conseil du Numérique en Santé (CNS), piloté par Robert Picard (Conseil Général de l’Economie) et Nicole Hill (Alcatel Lucent Enterprise). Le rapport final du groupe de travail, rendu en juin 2021, a nourri à travers ses recommandations les réflexions ayant mené à l’élaboration de la stratégie d’accélération.

Une stratégie d’accélération en 5 axes

La stratégie d’accélération « Santé numérique » a pour objectif de préparer l’avenir et faire de la France un leader en santé numérique. Sur la base des enseignements tirés d’une large consultation des parties intéressées, des actions concrètes
portées par différents ministères sont élaborées et porteront leurs fruits à courte échéance.

Les actions portées par cette stratégie d’accélération « Santé numérique » viseront à favoriser l’émergence de solutions innovantes, appuyées sur des approches scientifiques pluridisciplinaires et des modèles médico-économiques ambitieux, pour conquérir le marché de la santé numérique en pleine croissance au niveau mondial.

Dans une démarche de mobilisation de l’ensemble des acteurs de la filière, cette stratégie vise notamment à :

  • Encourager la transition d’une médecine curative, en silos, vers une approche plus préventive, plus prédictive et plus personnalisée ;
  • Favoriser l’émergence d’un écosystème important de la santé numérique en France, capable de s’imposer sur un marché mondial compétitif ;
  • Traiter de manière sécurisée et éthique la donnée de santé, sans dépendre de quelques acteurs soumis à une réglementation moins protectrice des données personnelles

La stratégie d’accélération « Santé numérique » est structurée en 5 axes nécessaires pour faire de la France un leader en santé numérique, qui suivent la ligne de vie d’un projet en santé numérique, depuis l’acquisition des compétences par la formation jusqu’au déploiement de solutions concrètes à grande échelle.

 

Les actions qui composent chacun des axes de la stratégie ont pour objet de mettre en oeuvre les leviers nécessaires pour appuyer la recherche, favoriser l’innovation et structurer un tissu d’entrepreneurs.

6 objectifs à atteindre :

  1. Consacrer 81M€, effort inédit, dans la formation de l’ensemble des acteurs de la filière santé numérique
  2. Investir dans la recherche avec un PEPR (Programmes et Equipements Prioritaires de Recherche) de 60M€ co-piloté par Inserm et Inria.
  3. Dédier 20M€ par an à l’appel à projets pour l’évaluation du bénéfice médical et/ou économique des dispositifs médicaux numériques ou à base d’intelligence artificielle.
  4. Créer 30 tiers lieux d’expérimentation d’ici 2025 pour un budget de 63M€.
  5. Investir 95M€ pour soutenir l’excellence de la filière de l’imagerie en France.
  6. Renforcer de 50M€ les aides à l’innovation ciblées sur les nouveaux usages numériques en santé.

Pour David Sainati, coordinateur de la stratégie,  » La stratégie d’accélération « Santé numérique » est un programme ambitieux et complémentaire aux autres programmes gouvernementaux en santé numérique, et notamment le Ségur du numérique ensanté qui vise à faciliter les échanges de données de santé et apporte ainsi les conditions indispensables à l’innovation pour éclore durablement. La stratégie d’accélération a été construite en réponse aux besoins de l’écosystème identifiés à la fois via une large consultation publique ainsi que via de nombreux entretiens avec les parties prenantes du secteur (professionnels, industriels, usagers, experts, et institutionnels). Nous avons également retracé le parcours des entrepreneurs développant des dispositifs médicaux numériques et identifié leurs différents points de blocage. Ces points de blocages réglementaires, organisationnels ou financiers font l’objet d’actions concrètes au sein de la stratégie d’accélération. Nous avons également particulièrement veillé à ce que la stratégie permette de traiter des sujets jusqu’à présent insuffisamment pris en compte : l’effort inédit mis sur la formation au numérique en santé en est un bel exemple.
Cette dynamique interministérielle inédite en santé numérique associée à des actions concrètes et à un budget ambitieux contribuera ainsi à faire de la France un leader en santé numérique !  »

Positionner la France en leader mondial de la santé numérique

La France doit se positionner comme un leader mondial du secteur de la santé numérique et garantir la souveraineté nationale dans ce domaine. Pour cela, elle doit rattraper son retard qui s’explique par un déficit d’investissements dans les infrastructures numériques, la complexité de systèmes créés en silo, un manque d’acceptabilité et de confiance dans le numérique, tant par le grand public que par les professionnels, et une carence de formation des professionnels de la santé et des ingénieurs aux enjeux de la santé.

Afin de rattraper ce retard, d’anticiper l’avenir et de consolider une filière pérenne, plusieurs plans
gouvernementaux complémentaires ont été mis en place :

 

Source : Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance

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