L’AP-HP et l’Inria ont signé le 17 novembre 2020 un accord cadre de collaboration d’une durée de cinq ans qui prévoit notamment la création d’un laboratoire commun dédié aux sciences et technologies du numérique dans le champ de la santé. Présentation.
L’épidémie de COVID-19 a révélé l’apport majeur des sciences et technologies du numérique, dont la science des données, dans le champ de la santé. L’AP-HP et Inria ont collaboré activement, tant pour l’adaptation des organisations de soin que pour le traitement et la structuration des données de santé, dans la lutte contre le SARS-CoV-2. Les deux institutions ont ainsi développé des projets de recherche pour le diagnostic et la prise en charge de la maladie COVID-19 ainsi que pour le pilotage de l’activité hospitalière, en utilisant entre autres des outils d’intelligence artificielle.
L’entrepôt de données de santé de l’AP-HP (EDS_APHP) offre une opportunité remarquable pour de tels projets. Il s’agit du premier EDS à avoir été constitué au sein d’un établissement de santé français, autorisé par la CNIL et doté d’une gouvernance conforme aux recommandations émises par le CCNE, en mai 2019. L’EDS_APHP intègre aujourd’hui les données de santé d’environ 11 millions de patients admis à l’AP-HP.
L’AP-HP et Inria ont signé un accord cadre afin de créer un laboratoire commun. Dirigé par Dominique Chapelle, directeur de recherche au centre Inria Saclay – Ile-de-France, ce laboratoire développera des projets de recherche et des innovations alliant les compétences complémentaires des deux institutions.
« Les sciences du numérique au sens large peuvent bénéficier à la communauté médicale, explique Dominique Chapelle. Par exemple, les modélisations mathématiques dans le domaine de la biomécanique, comme les algorithmes d’analyse d’imagerie médicale, peuvent contribuer au développement de méthodes, modèles ou dispositifs utiles au diagnostic ou au traitement de pathologies (en cardiologie, pneumologie, etc.). »
Principaux objectifs de ce laboratoire :
- Mettre en place des collaborations pour le développement de méthodes, modèles ou dispositifs utiles au diagnostic, au traitement, à la recherche sur les données, ainsi qu’au pilotage de l’activité hospitalière, à l’évaluation des innovations et à leur transfert dans le monde économique, auprès de partenaires industriels ou par la création de startups ;
- Favoriser le transfert de certaines techniques issues de la recherche vers l’exploration (biologie, imagerie, etc.) en milieu hospitalier ou vers les systèmes d’information de l’AP-HP (plateforme de données massives et son environnement technique) ;
- Accélérer la diffusion des connaissances dans un cadre interdisciplinaire et permettre la montée en compétence des cliniciens chercheurs de l’AP-HP et des chercheurs Inria dédiés à la santé.
Ces collaborations associeront également les universités franciliennes et leurs facultés de médecine, pharmacie ou odontologie auxquelles sont rattachées les équipes de l’AP-HP dans le cadre de leurs missions universitaires.
Depuis 2016, Inria et l’AP-HP lancent déjà conjointement l’appel à projets « Poste d’Accueil », porté par l’AP-HP, grâce auquel des professionnels hospitaliers intègrent une équipe-projet Inria afin d’effectuer un projet de recherche à temps plein ou à mi-temps, dans des disciplines très diverses (neurologie, radiologie, chirurgie hépatobiliaire, anesthésie-réanimation etc.).
Ce partenariat acte ainsi une collaboration déjà active entre les deux institutions et se traduira par une augmentation des échanges et des mises à disposition de professionnels de l’AP-HP et d’Inria, la création d’équipes-projets communes, la création de Chaires de recherche AP-HP/Inria, dont deux dès cette année portées conjointement par l’AP-HP, Inria et CentraleSupelec.
Pour Elisa Salamanca, responsable du pôle innovation et données au sein de la direction des services d’information de l’AP-HP, « les sciences du numérique au sens large sont porteuses de nombreuses innovations potentielles, utiles à terme aux médecins dans leur pratique quotidienne. Les algorithmes de traitement de données, qu’ils soient sous forme de signaux ou d’images, mais aussi de rapports d’analyse biologique ou de diagnostic (textes), permettent notamment de développer des systèmes d’aide au diagnostic, anticipant par exemple avec précision l’apparition de pathologies. D’autres techniques, comme celles de l’optimisation mathématique, peuvent en outre améliorer le pilotage de l’activité hospitalière. Tout semble aujourd’hui accessible aux algorithmes, mais nous avons besoin de disposer d’une feuille de route réaliste. Ainsi, les recherches qui seront engagées au sein du laboratoire commun Inria – AP-HP auront pour objectif d’évaluer les possibilités offertes par les sciences du numérique, de montrer comment elles peuvent répondre aux besoins d’un établissement de santé et de favoriser le transfert de celles qui s’avèrent pertinentes. »
Source : AP-HP, Inria
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