Accueil A la une Osez l’IA : un plan ambitieux pour former, financer et accélérer l’IA dans la santé

Osez l’IA : un plan ambitieux pour former, financer et accélérer l’IA dans la santé

par Rémy Teston

Avec le plan national « Osez l’IA » lancé ce 1er juillet 2025, le gouvernement entend faire de l’intelligence artificielle un levier majeur de compétitivité, de modernisation et d’innovation pour toutes les entreprises françaises, avec des impacts pour les acteurs de santé.

Porté par Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, ce plan national « Osez l’IA » a pour ambition de faire de la France l’un des chefs de file de l’intelligence artificielle et en faire une technologie au service de tous. Dans le secteur de la santé, l’ambition est claire : démocratiser l’IA auprès des établissements de soins, des professionnels de santé et des acteurs du médico-social pour améliorer la qualité des soins, optimiser les organisations et renforcer la souveraineté sanitaire.

Alors que seulement 13 % des PME françaises utilisent aujourd’hui une solution d’IA, le gouvernement veut renverser la tendance. Dans la santé, le diagnostic, le suivi des parcours patients, la gestion des établissements ou encore la recherche médicale sont identifiés comme des terrains où l’IA peut transformer la pratique quotidienne. Comme l’a souligné Yannick Neuder, ministre délégué chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, « l’intelligence artificielle n’est pas réservée aux laboratoires ou aux grandes entreprises : c’est un levier de transformation pour chaque acteur de notre système de santé ».

Le plan « Osez l’IA » prévoit de former 15 millions de professionnels d’ici 2030, notamment via la création d’une Académie de l’IA ouverte dès octobre 2025. Dans le secteur de la santé, cette formation concernera à la fois les personnels soignants, les administratifs et les dirigeants d’établissements, afin qu’ils puissent comprendre, évaluer et adopter des solutions IA adaptées. La formation sera intégrée dès le collège et le lycée, mais aussi dans les formations initiales et continues des métiers de la santé, grâce à des modules spécifiques sur les usages et les enjeux éthiques de l’IA.

Le dispositif « Diagnostics Data IA », cofinancé par l’État et opéré par Bpifrance, permettra aux structures de santé, comme les cliniques ou les centres hospitaliers, de bénéficier de l’expertise d’un consultant spécialisé. L’objectif est d’identifier les cas d’usage concrets où l’IA peut générer un gain de temps, une amélioration des soins ou une réduction des coûts, par exemple dans la gestion des rendez-vous, l’analyse d’imagerie médicale ou le pilotage des flux patients. Le diagnostic, pris en charge à hauteur de 40 % par l’État, constitue un premier pas concret pour les établissements de santé souhaitant structurer leur transition numérique.

Le catalogue de solutions que mettra en ligne l’Académie de l’IA recensera des technologies prêtes à être déployées dans le secteur médical. Le plan cite notamment le projet GALEN, développé par la société Therapanacea avec l’Institut Gustave Roussy, qui applique l’IA générative à la radiologie interventionnelle et à la radiothérapie de précision. Cette technologie permet de mieux personnaliser les traitements en cancérologie, illustrant le potentiel immédiat de l’IA pour améliorer la qualité des soins.

Pour aider les acteurs de la santé à investir dans des projets structurants, le plan prévoit des prêts garantis par l’État, pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros, et un accompagnement sur 5 ans. Les établissements sélectionnés bénéficieront également d’un programme d’accélération sur 18 mois, afin de transformer les diagnostics réalisés en projets opérationnels et pérennes.

Le plan s’appuie sur un réseau de 300 ambassadeurs IA, dont plusieurs experts issus du monde de la santé comme Jean-Baptiste Masson de l’Institut Pasteur ou Stéphanie Allassonière, professeure d’université en médecine. Ces ambassadeurs auront pour mission de sensibiliser les professionnels de santé à l’apport concret de l’IA dans leurs pratiques et d’organiser des événements de mise en relation avec des offreurs de solutions technologiques. Un AI Business Day annuel réunira l’écosystème pour favoriser l’expérimentation et le partage de bonnes pratiques, y compris dans le domaine de la santé.

Le gouvernement insiste sur une IA « utile, éthique et souveraine ». Dans la santé, cela se traduira par un accompagnement sur la protection des données sensibles, le respect des réglementations sur le secret médical, et le développement de solutions conçues et hébergées en France ou en Europe pour garantir l’indépendance technologique des établissements de soins.

Dès cet automne, les premiers diagnostics Data IA seront lancés, suivis de l’ouverture de l’Académie de l’IA. En 2026, les premiers prêts garantis permettront de financer des projets structurants dans la santé. L’objectif final est ambitieux : que 100 % des grands établissements, 80 % des PME/ETI du secteur, et 50 % des petites structures de santé aient intégré l’IA dans leurs pratiques d’ici 2030.

Avec « Osez l’IA », la France affiche sa volonté de ne pas subir la révolution de l’intelligence artificielle, mais de la maîtriser et de l’orienter au service de ses priorités, notamment la santé. Pour les acteurs de santé, c’est une occasion unique de moderniser leur fonctionnement, de renforcer la qualité des soins et de préparer un système de santé plus efficace, plus résilient et plus souverain.

Source : Ministère de l’Economie

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