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Le baromètre de la femtech en France 2025 dévoilé !

par Rémy Teston

Chaque année, Femtech France et Wavestone dévoilent un baromètre incontournable qui dresse un bilan complet du secteur de la femtech en France. Ce rapport offre une vue d’ensemble sur le marché des innovations en santé des femmes, avec un regard global et international. Découverte.

En dévoilant cette troisième édition de son baromètre annuel, Femtech France, en collaboration avec le cabinet Wavestone, dresse un portrait ambitieux et révélateur de l’écosystème français des technologies dédiées à la santé des femmes. Avec 170 startups recensées en 2025 (soit 30 de plus qu’en 2023) le secteur confirme sa croissance constante, son ancrage territorial et son potentiel économique. Le baromètre repose sur les réponses de 74 entreprises, représentant près de la moitié du marché national.

La Femtech, contraction de « female technology », regroupe les innovations répondant aux besoins spécifiques de santé des femmes, qu’ils soient biologiques, psychiques ou sociaux. Elle intervient là où les parcours de soins sont fragmentés, les pathologies féminines négligées ou encore les différences de genre insuffisamment intégrées dans les protocoles médicaux. L’endométriose, la santé menstruelle, la ménopause ou encore la santé mentale sont autant de domaines aujourd’hui mieux ciblés par des startups françaises aux modèles hybrides, souvent à la frontière du bien-être, de la medtech et de la e-santé.

Le dynamisme du secteur se lit dans les chiffres : 39 % des startups ont doublé leur chiffre d’affaires entre 2023 et 2024, et 18 % ont dépassé le seuil symbolique du million d’euros de revenus. Sur le volet des financements, un quart a levé plus d’un million d’euros, et la moitié prévoit une levée en 2025, pour un total estimé à plus de 90 millions d’euros. Cette effervescence masque toutefois une réalité contrastée : seules 4 % des entreprises dépassent les 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, et 35 % des porteurs de projets se heurtent encore à des investisseurs qui perçoivent la Femtech comme un marché de niche.

Ce scepticisme freine l’accès au capital, notamment en France, où aucun fonds spécialisé n’existe encore. Pour combler ce manque, Femtech France a lancé une initiative ambitieuse : une Alliance pour le financement de la Femtech, avec pour objectif de mobiliser 200 millions d’euros d’ici 2026 et de publier un guide pratique à destination des investisseurs.

Dans ce cadre, à l’occasion de Viva Technology, Valérie Pécresse, Présidente de la Région Île-de-France a annoncé le lancement d’un fonds « FemTech Île-de-France », une première en Europe pour soutenir l’innovation en santé féminine. Ce fonds a pour objectif de structurer et soutenir l’écosystème des start-ups spécialisées dans la santé féminine, un domaine encore sous-financé en France par rapport à d’autres pays européens. Doté d’une enveloppe de 5 millions d’euros au départ, il permettra de renforcer la compétitivité des entreprises franciliennes dans ce secteur émergent et stratégique avec 4 priorités de santé : l’endométriose, la fertilité, la ménopause et la cardiologie féminine.

Au-delà des chiffres, le baromètre met en lumière deux générations d’entreprises : une première vague de pionnières comme Fizimed, fondée en 2017, qui développe des dispositifs médicaux connectés et affiche une ambition internationale et une seconde génération plus récente, à l’image d’Elsee ou Dalia, qui allient IA, santé mentale et prévention avec une vision plus scientifique et une volonté affirmée de remboursement par l’Assurance Maladie. Cette mutation témoigne d’un tournant stratégique : la Femtech française n’est plus cantonnée au bien-être ou aux produits de consommation, mais s’oriente désormais vers la deeptech et la santé publique.

Le baromètre souligne également l’ancrage territorial des startups (51 % en Île-de-France, mais aussi une présence notable en Auvergne-Rhône-Alpes, PACA et Nouvelle-Aquitaine) ainsi que la forte représentativité féminine dans les équipes fondatrices (95 %). Cette dimension genrée est au cœur de la raison d’être de la Femtech, qui ne se contente pas de répondre à un vide médical, mais propose aussi une refonte des paradigmes de la santé au féminin.

Au niveau international, la France se distingue dans un paysage européen en mutation. Si le Royaume-Uni conserve une longueur d’avance avec ses fonds spécialisés et des licornes comme Flo Health, la France se positionne en challenger solide, devant l’Allemagne en nombre de startups, et portée par un écosystème structuré. L’initiative « Femtech Across Borders », qui fédère 74 pays, illustre le besoin d’une réponse globale à une problématique longtemps ignorée : la santé des femmes est un enjeu de société autant que de marché.

Enfin, la dimension sociétale du sujet est abordée avec justesse, notamment via la santé des femmes au travail. En partenariat avec le Groupe VYV et des startups comme My S Life, des actions concrètes émergent pour intégrer les enjeux de santé intime dans les politiques RH, encore largement absentes des entreprises françaises.

Ce baromètre 2025 est à la fois un état des lieux et un manifeste. Il démontre que la Femtech n’est pas un effet de mode, mais bien une lame de fond, avec des implications économiques, médicales et sociales majeures. La France a désormais toutes les cartes en main pour devenir un leader européen de la santé des femmes. À condition que les investissements suivent.

Source : Femtech France

 

 

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