L’Agence du Numérique en Santé (ANS) a organisé le 29 septembre son rendez-vous annuel de rentrée, consacré aux ambitions et aux avancées du numérique en santé en France. Retour sur les messages et annonces.
En pleine transformation depuis le lancement de la feuille de route du numérique en santé fin 2019, la e-santé
a connu une accélération fulgurante au cours de la crise sanitaire. Cet essor se poursuit aujourd’hui avec les 2 milliards € que l’État a débloqué dans le cadre du Ségur du numérique en santé, dont 600 millions € pour le médicosocial. Ils
seront investis pour mettre à jour tous les logiciels de ville comme dans les établissements et gagner ainsi en
interopérabilité, sécurité et fluidité dans l’échange des données de santé afin d’accompagner le lancement de
Mon espace santé en janvier 2022.
« A l’aube de 2022, les engagements de la feuille de route du numérique en santé ont été tenus et les délais respectés, grâce aux équipes de la Délégation au numérique en santé et à celles de l’ANS, mais aussi et surtout grâce à tous les acteurs de l’écosystème. Le virage a été pris ; il faut désormais s’attaquer aux usages et s’assurer que le déploiement se fasse vite », indique Annie Prévot, directrice générale de l’ANS.
Une rentrée qui a réuni tout l’écosystème autour des grands enjeux et des projets de la e-santé
Professionnels et établissements de santé, structures médicosociales, porteurs de projets, startups et éditeurs de logiciels, associations de patients, relais publics territoriaux de santé (ARS, GRADeS) … Animé par Charlotte Savreux et Lionel Reichardt, l’évènement a réuni plus de 1 000 acteurs de la e-santé, publics et privés.
Quatre tables rondes d’experts, tous issus de l’écosystème de la e-santé, se sont succédées pour aborder les grands enjeux du numérique en santé : l‘impact du Ségur, la transformation numérique dans le médicosocial, l’accompagnement sur les territoires partout en France et les grands rendez-vous de 2022.
Six binômes, composés d’un expert de l’ANS et d’un acteur de la e-santé, ont quant à eux présenté les projets structurants sur lesquels ils travaillent ensemble : l’identité nationale de santé (INS), l’interopérabilité, la cybersécurité, la Messagerie sécurisée de santé (MSSanté), la télésanté et la e-carte des professionnels de santé (e-CPS).
Une transformation pour l’Agence du Numérique en Santé
Si la crise sanitaire a imposé aux yeux de tous l’usage du numérique en santé, elle a aussi mis en lumière des enjeux immenses pour la médecine de ville comme à l’hôpital et pour tout l’écosystème de la santé. Ils concernent aussi bien les infrastructures que la sécurité ou la confidentialité. Mandatée par l’État, au travers de la Délégation ministérielle au Numérique en Santé (DNS), l’ANS agit aux côtés de ceux qui transforment les usages au quotidien : professionnels de santé,
établissements sanitaires et médico-sociaux, porteurs de projets, start-uppeurs et éditeurs de logiciels, etc.
Face à l’ampleur de ces défis, l’ANS a décidé d’assumer pleinement son rôle d’accélérateur, avec :
- un nouvel engagement : « La transformation commence ici »,
- une nouvelle gouvernance qui intègre les Agences régionales de santé (ARS) et les Groupements régionaux
d’appui au développement de la e-Santé (GRADeS) - une nouvelle organisation orientée clients,
- et de nouvelles ambitions (cf ci-dessous).
Elles ont été pensées pour rendre les services plus lisibles, plus à l’écoute, plus efficaces ; pour animer l’écosystème de la e-santé et coconstruire les projets avec tous les acteurs.
En cultivant cette nouvelle posture, plus servicielle et davantage tournée vers les projets, l’ANS a tout ce qu’il faut pour servir ses trois ambitions.
- Poser un cadre commun à tous pour améliorer la performance numérique.
- Déployer des programmes de e-santé à l’échelle nationale pour un service public de santé efficace et
solidaire. - Aider les initiatives numériques à voir le jour en les stimulant, en les accompagnant et en les évaluant.
Ségur de la santé : une place historique pour le numérique en santé
Avec 2 milliards d’euros d’investissements pour les 5 prochaines années, la place accordée au numérique en santé est historique. Elle confirme le soutien de l’État et du ministre des Solidarités et de la Santé au développement massif de la e-santé, indispensable pour bâtir un système à la fois efficace, éthique et souverain. Et ce, que ce soit à l’hôpital ou dans la médecine de ville, le médico-social, les officines, la radiologie ou la biologie médicale…
Ces 2 milliards d’euros permettront de donner un coup d’accélérateur sans précédent pour rattraper le retard de notre pays en matière d’interopérabilité, de réversibilité, de convergence et de sécurité des systèmes d’information en santé.
Une feuille de route qui met l’accent sur 5 axes :
- Développer et déployer une offre logicielle de qualité inscrite dans la doctrine technique du numérique en santé.
- Inciter à l’usage sur certains cas prioritaires comme l’historique médical du patient, le compte-rendu d’hospitalisation et des résultats de biologie / imagerie via la messagerie sécurisée santé et le DMP.
- Développer la télésanté en prolongeant les dispositifs d’assouplissement mis en place pendant la crise de la COVID.
- Développer le système d’information du service d’accès au soin (SAS) et stimuler l’écosystème pour créer des services numériques réellement innovants.
- Doter le médico-social des équipements, logiciels de base et services d’échange, grâce à un investissement de 600 millions € sur 5 ans, au lieu des 30 millions € prévus.
Le numérique au service du Médico-social
Riche de 46 000 établissements, contre 3 000 pour le secteur sanitaire, le médico-social a du retard en matière d’outils et de services numériques. Un retard qu’il va pouvoir rattraper grâce à un investissement historique de 600 millions €, obtenu dans le cadre du Ségur de la santé, pour les 5 prochaines années.
Pour faire émerger une société plus inclusive et relever les défis du domicile, son offre doit se transformer. Et les dysfonctionnements que la pandémie a mis en lumière doivent être corrigés. Le numérique détient une partie de la réponse puisqu’il rapproche les usagers, leur entourage, les aidants et les professionnels. Mais pour faciliter leur parcours dans une démarche de santé globale, cette réponse doit s’articuler avec celle du secteur sanitaire.
Décloisonnement entre secteurs, interopérabilité8, solutions labellisées, messageries sécurisées, dossier médical partagé et dossier de liaison d’urgence pour les EHPADs… Les sujets essentiels sont bien identifiés. Mais pour que les acteurs s’approprient ces avancées, il faut bien sûr les mobiliser, les accompagner et les former. C’est dans ce but que l’ANS stimule l’écosystème médico-social au quotidien, avec, par exemple :
- Des Projectathon pour que les industriels amorcent leurs travaux sur des thèmes prioritaires.
- Des webinaires dédiés au médico-social (10 en 2020).
- Des appels à projets innovants comme Structures 3.0 en 2020, dont les 10 lauréats seront financés et accompagnés par l’ANS à hauteur de 2 millions €.
Source : Agence du Numérique en Santé
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