Les Entreprises de Télémédecine (LET) ont dévoilé les résultats de la première étude inter-entreprises sur la téléconsultation en France. Présentation.
L’association professionnelle Les Entreprises de Télémédecine (LET), réunissant une quarantaine de sociétés engagées pour le développement de la télémédecine en France, a présenté les résultats de l’étude observationnelle de l’utilisation du service donnant accès à la téléconsultation en France par des entreprises de télémédecine.
Première étude inter-entreprises sur le sujet, elle prouve le rôle important joué par la téléconsultation pour l’accès aux soins, notamment dans les zones sous-denses. Pratique médicale complémentaire à l’offre de soins présentielle, la
téléconsultation permet d’améliorer et de simplifier l’accès aux soins et le suivi des patients. Cependant, les données chiffrées sur son impact font défaut pour l’ensemble des parties prenantes du secteur de la santé.
Afin d’objectiver le débat en cours sur l’impact de la téléconsultation dans le système de soin, le LET a mené pendant plusieurs mois une étude observationnelle de l’utilisation de la téléconsultation en France par des entreprises de téléconsultation. Le cabinet expert Télémédecine 360 a mené cette étude dans sa globalité en partenariat avec le tiers de confiance HEVA pour l’analyse de données conférant à cette étude un statut de fiabilité et d’indépendance.
Pour asseoir encore plus la rigueur méthodologique de l’étude, un comité consultatif de l’étude a été créé. Celui-ci est composé du professeur Antoine Tesnière, Directeur de PariSanté Campus, Claude Kirchner, Directeur du Comité national pilote d’éthique du numérique ; Gérard Raymond, Président de France Assos Santé et le professeur Jean-Jacques Zambrowski, président de la Société française de santé digitale.
« Cette étude atteste de l’importance de la prise en charge par téléconsultation des patients dans notre système de soin. Elle nous apprend que la téléconsultation est l’une des réponses aux enjeux d’accès aux soins, qu’elle participe à diminuer le recours aux urgences, qu’elle est accessible pour tous, et que surtout, elle ne désorganise pas les pratiques. » indique le Dr. Maxime Cauterman, Président des Entreprises de Télémédecine.
Chiffres clés de l’étude
La téléconsultation répond aux enjeux d’accès aux soins
La demande d’accès aux soins est forte en désert médical, la téléconsultation y répond de manière importante : les patients qui téléconsultent depuis un désert médical sont plus importants de 45%. En effet, alors que 17,3% de la population française vit en désert médical, ils représentent 25,1% des patients qui téléconsultent, soit 7,8 points de plus.
Parmi les patients téléconsultant, il y a 2,5 fois plus de patients sans médecin traitant qu’en population générale : 27,6% contre 10,9% . Le recours à la téléconsultation est également 2,5 fois plus important en désert médical.
La téléconsultation contribue à diminuer les recours aux urgences
19,1% de l’activité de téléconsultation est réalisée pendant les horaires de Permanences Des Soins Ambulatoires (PDSA), soit en dehors des horaires d’ouverture des cabinets de ville. Cela évite le renoncement aux soins et/ou les passages aux urgences. La téléconsultation permet, même en journée, de combler les carences en gestion des soins non programmés.
Le recours à la téléconsultation la nuit est près de 2 fois plus important le week-end qu’en semaine (17,2% contre 10,8%), évitant ainsi encore davantage un recours accru aux services d’urgence.
L’accès à une téléconsultation est rapide : parmi les différentes sociétés participantes, la moyenne d’attente entre la demande de rendez-vous et celui-ci se situe à 9h, avec une médiane de 2h, différences se justifiant par la diversité des modèles des entreprises participant à l’étude.
La téléconsultation participe au gain de temps médical
Une téléconsultation dure en moyenne 10,5 minutes, soit 41% de moins qu’une consultation en physique (18 minutes en moyenne).
La téléconsultation est accessible pour tous
La population qui téléconsulte est plus jeune qu’en population générale : 30 ans en moyenne (contre 48 ans en population générale). Le service a plus d’intérêt pour les personnes à profil technophile. C’est également une tranche active qui l’utilise car compatible avec leur journée de travail. Les plus jeunes sont plus connectés et ont une adhésion plus spontanée à cette pratique. La téléconsultation permet notamment de capter une population qui va peu chez le médecin.
Néanmoins, les plus de 50 ans représentent tout de même 9,72% des patients qui ont téléconsulté sur la période. Les enfants ne sont pas non plus exclus avec 9,73% de patients âgés de moins de 15 ans ;
La téléconsultation est en majorité utilisée par des femmes : 64,3% des utilisateurs sont des femmes. Ce résultat n’est pas surprenant, un sondage réalisé en février 2022 affirme qu’elles endossent majoritairement cette charge médicale. Parmi les femmes interrogées, 67% déclarent être le parent qui s’occupe des tâches médicales des enfants. 72,9% des patients ont bénéficié du tiers-payant.
La téléconsultation est utilisée par tous les types de patients, y compris les catégories sociales les plus défavorisées : 7,7% des patients sont bénéficiaires de la CSS.
La téléconsultation ne désorganise pas les pratiques
80,9% des téléconsultations ont lieu pendant les horaires de permanence des soins et 90,6% des téléconsultations ont lieu en semaine. La téléconsultation est donc aussi un mode d’accès aux soins classique et s’est bien installée dans les pratiques du quotidien.
La téléconsultation est surtout développée pour l’accès à un médecin en premier recours : 89% des téléconsultations ont été réalisées par des médecins généralistes (contre 11% par des médecins spécialistes).
Le taux de prescription (médicamenteuse ou non) à l’issue d’une téléconsultation est du même ordre de grandeur qu’en présentiel (89% dans l’étude contre 80,7% en présentiel s’agissant des prescriptions médicamenteuses seules).
Source : Les Entreprises de Télémédecine
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