Depuis quelques années, les bagues intelligentes sont en plein essor et séduisent par leur discrétion, leur précision et leur élégance. Sur ce marché convoité, Oura Ring s’impose comme le leader incontesté. Décryptage.
Précurseur de ce marché, Oura garde un temps d’avance sur les acteurs entrants comme la société californienne Movano Health et sa bague Evie Ring, spécialement conçue pour les femmes, la start-up Française Circular qui propose une bague intelligente dotée de biocapteurs qui synthétise et analyse les signaux du corps ou bien la Galaxy Ring de Samsung.
Le 14 octobre dernier, la société finlandaise a annoncé une levée de fonds de plus de 900 millions de dollars auprès de TCV, Elysian Park et The Chernin Group, avec la participation de Temasek. Ce tour de table massif, l’un des plus importants dans l’univers des wearables santé, vise à soutenir l’expansion mondiale de la marque, développer de nouveaux partenariats stratégiques, et renforcer sa capacité en R&D. Cette opération confirme le changement d’échelle d’Oura, qui passe du statut de start-up innovante à celui d’acteur global de la santé connectée. Apple avait également étudié un temps un possible rachat.
Pourquoi la bague connectée séduit-elle autant ?
Alors que les bracelets et montres connectés sont déjà bien implantés, les bagues connectées offrent une alternative plus discrète, mais tout aussi (voire plus) performante sur certains critères. Grâce à sa position sur le doigt (zone idéale pour capter les signaux physiologiques ) la bague Oura est capable de mesurer :
- La fréquence cardiaque en continu
- La variabilité de la fréquence cardiaque (HRV)
- La température corporelle
- La qualité du sommeil
- L’activité physique et la récupération
Le tout, avec une autonomie de plusieurs jours et une ergonomie pensée pour un usage 24/7.
Oura a réussi à se positionner sur un créneau hybride, à mi-chemin entre l’objet bien-être design et l’outil de monitoring avancé, capable d’alerter sur des variations physiologiques précoces (notamment en cas de fièvre, de fatigue chronique ou de troubles du sommeil). Sa technologie est déjà utilisée dans des études cliniques, des programmes de performance (chez des athlètes ou au sein de grandes entreprises), et gagne en crédibilité auprès des professionnels de santé. Oura a même été l’un des partenaires du programme de détection précoce du Covid-19 au sein de la NBA.
La montée en puissance des bagues connectées témoigne d’une évolution majeure : l’ultra-personnalisation des outils de santé. En captant des données continues à partir de micro-capteurs invisibles, les wearables comme Oura peuvent offrir des insights de plus en plus fins sur la santé de chacun. Sommeil, stress, récupération, charge mentale, cycles hormonaux : autant de domaines que ces nouveaux objets permettent de mieux comprendre… et mieux gérer.
Oura dispose pour l’instant d’un avantage certain : une base utilisateur croissante, une solide image de marque, et désormais… les moyens financiers d’accélérer très vite. Avec cette levée de fonds historique, Oura ne cache pas son ambition : faire de la bague connectée un nouveau standard dans le suivi de santé numérique. On peut s’attendre à l’intégration de nouveaux capteurs (oxygène sanguin, glycémie non invasive, détection de troubles du rythme cardiaque) et à des collaborations renforcées avec les systèmes de santé.
Reste à savoir comment ces innovations seront intégrées dans les parcours de soins et reconnues par les autorités de santé. La miniaturisation des capteurs et la fiabilité des mesures seront des facteurs clés pour passer du bien-être à la médecine préventive.
La bague connectée s’impose donc comme le prochain objet phare de la santé digitale personnelle. Grâce à son positionnement entre design, données et discrétion, Oura Ring trace la voie. Avec 900 millions de dollars en poche, elle pourrait bien transformer l’essai et marquer une nouvelle ère pour les wearables santé.
Rémy Teston
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