Régulièrement, je vous propose de partir à la rencontre d’un acteur ou d’une innovation du digital santé en France. Aujourd’hui partons à la rencontre de Andréï GALINDO, médecin urgentiste et fondateur de la start-up Sclépios IA.
Bonjour Andréï, pouvez-vous nous retracer votre parcours médical et ce qui vous a mené vers l’intelligence artificielle ?
Je suis urgentiste, donc j’ai l’habitude de travailler dans un contexte sous tension, où la pression médicale est constante. Ce qu’on oublie souvent, c’est à quel point la charge médico-administrative peut peser : parfois, on passe autant de temps devant l’ordinateur qu’auprès du patient. C’est cette recherche de solutions concrètes, pour simplifier notre quotidien, qui m’a amené à m’intéresser aux outils technologiques. La découverte de l’intelligence artificielle a été un déclic : j’ai rapidement vu son potentiel, à condition qu’elle soit bien cadrée et pensée pour nos métiers.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer Sclépios IA ?
J’ai été frappé par le décalage entre les possibilités offertes par l’IA et les usages réels sur le terrain. Avec Sclépios I.A, on a voulu utiliser le meilleur des modèles actuels, tout en posant un cadre strict, porté par notre board de médecins. Notre ambition, c’est de devenir le chaînon manquant : apporter une vraie traçabilité, améliorer la complétion et la qualité des dossiers, automatiser la cotation PMSI… Bref, rendre l’IA vraiment utile et adaptée à la réalité hospitalière.
Quel est le cœur technologique de Sclépios IA ? Quelle est votre proposition de valeur ?
Le cœur technologique de Sclépios IA, c’est une intégration intelligente et discrète dans le quotidien des soignants des meilleurs modèles d’IA disponibles. Nous avons fait le choix d’être agnostiques en terme de technologie du fait de la jeunesse et de l’évolution de ces technologies, afin d’être toujours en pointe. En tant qu’urgentiste, je sais à quel point chaque clic compte : notre solution s’intègre directement dans le dossier patient informatisé, avec un minimum d’actions supplémentaires pour le praticien.
Concrètement, nous allons bien au-delà de la simple aide au codage PMSI : Sclépios IA automatise de nombreuses tâches – aide à la traçabilité, tri IOA, dictée vocale, import automatique de données, OCR d’ordonnances… Le but, c’est d’avoir un dossier patient (Résumé de passage aux urgences) vraiment complet, cohérent et facile à exploiter (avec l’ensemble des justification et de la sémantique spécifique au PMSI), sans complexifier la vie des équipes.
Notre proposition de valeur, c’est justement cette simplicité et cette efficacité : permettre aux médecins d’être plus sereins sur la complétion et la qualité du dossier, tout en gagnant du temps et en améliorant la valorisation des séjours via la quotation automatique. L’IA devient ici un vrai assistant métier, au service du terrain, et non un outil de plus à apprivoiser.
Comment votre solution s’intègre-t-elle concrètement dans la pratique des médecins ?
Ce qui compte pour moi, c’est que la technologie serve le praticien, pas l’inverse. Notre solution s’intègre directement dans le DPI, avec le moins de clics possible : tout est fait pour simplifier le quotidien. Au-delà du PMSI, on propose de nombreuses fonctionnalités : aide à la traçabilité, tri IOA, dictée vocale, import automatique de données, OCR d’ordonnances… L’objectif, c’est d’avoir un dossier patient complet, fiable et cohérent, sans complexifier la vie du soignant.
L’IA en santé soulève des questions éthiques : comment y répondez-vous chez Sclépios IA ?
C’est un point central. On sait qu’une IA, surtout si elle intervient dans la décision médicale ou si elle n’est pas suffisamment cadrée, peut poser des questions éthiques majeures. Chez Sclépios I.A, on a fait le choix de concentrer l’IA sur la simplification des tâches administratives. Tout est encadré pour garantir la sécurité, la transparence, et l’autonomie du soignant. L’IA reste un outil au service de l’humain, jamais l’inverse.
Avez-vous des exemples concrets à nous partager de déploiement de vos solutions ?
Bien sûr. Un exemple : au Cateau Cambrésis, notre solution a permis de traiter 19 000 passages aux urgences et de valoriser plus de 520 000 € sur un an. Nous travaillons également avec l’AHNAC, et plusieurs autres établissements nous rejoindront d’ici la fin de l’année. D’ici fin 2025, nous visons une dizaine de sites. Ce sont les retours concrets du terrain qui font avancer notre projet.
Quelles sont les prochaines étapes de développement pour Sclépios IA ?
Je ne peux pas tout révéler, mais nous finalisons actuellement un module SMR très attendu par nos établissements co-constructeurs partenaires. Nous étudions aussi, avec nos sites pilotes et nos clients, comment transposer notre module urgences à d’autres spécialités. L’idée, c’est toujours d’apporter des solutions concrètes, en restant à l’écoute des besoins du terrain.
Pour aller plus loin : www.sclepios-ia.com
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