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Usages et attentes des seniors en e-santé

par Rémy Teston

Patients & Web et LauMa communication, en partenariat avec Medisite.fr et avec le soutien de Cap Digital ont mené une étude sur les usages et attentes des seniors en e-santé : « À la recherche du ePatient • Tome II • Seniors, e-santé et santé connectée ». Présentation.

Représentant près de 45 % de la population française, les seniors (de 45 à 85 ans et plus) sont aujourd’hui très largement connectés. Ainsi, pour les seuls 60-69 ans, ils sont 78 % à disposer d’un ordinateur à domicile (52 % des 70 ans et plus) et 54% d’entre eux sont équipés en smartphone .

Réalisée 5 ans après « À la recherche du ePatient », qui s’était penchée sur l’usage du web santé et de la santé connectée par les Français et les personnes touchées par une maladie chronique, ce tome II s’est focalisé sur ces seniors internautes, connectés, et notamment sur ceux en ALD (affection de longue durée).

En préalable, il est à noter que 44 % des seniors sondés sont touchés par une maladie chronique ou grave et que dans 7 cas sur 10, ils sont en ALD. D’autre part, une très large majorité d’entre eux sont satisfaits des relations factuelles avec leur médecin.

Des seniors adeptes du web santé

90 % des seniors ont déjà utilisé internet ou des outils numériques (e-mail, application mobile…) pour rechercher des informations médicales ou échanger autour de la santé. À noter, pour les 85 ans et plus, ils sont 85 % à faire de même et dans 1 cas sur 4 (25 %), ils le font non pas pour eux mais pour une personne de leur entourage (versus 15 % de l’ensemble des seniors).

92 % des seniors internautes sondés utilisent un ordinateur à domicile pour surfer en santé, 22 % un smartphone (34 % des 45-54 ans) et 19 % une tablette (25 % des femmes seniors). Non seulement, ces seniors connectés font un usage fréquent de la e-santé (58 % consultant le web santé au moins 1 fois par semaine, 1 senior masculin sur 4 le faisant tous les jours ou presque) mais ils sont 40 % à dire y avoir recours plus souvent qu’auparavant avant ou après une consultation.

86 % des seniors utilisent en priorité des sites spécialisés dans la santé (Medisite, e-santé.fr), les sites encyclopédiques arrivent en deuxième position (34 %), puis les sites des pouvoirs publics (Ministère de la santé, Assurance Maladie…) grimpent sur la 3e place du podium avec 30 % d’utilisateurs.

83 % des seniors en ALD surfant sur le web santé le font en raison d’une maladie chronique ou grave (versus 62 % de l’ensemble des seniors). Dans 61 % des cas, ils utilisent Internet pour rechercher des informations sur les effets indésirables d’un traitement (versus 52 % de l’ensemble des seniors surfant sur le web santé). À noter, 26 % des femmes seniors surfant sur le web santé recherchent des témoignages de personnes souffrant d’une même maladie (versus 18 % des hommes seniors).

13 % des seniors déclarent surfer sur le web santé très souvent avant une consultation avec leur médecin (24 % de temps en temps) et 16 % très souvent après la consultation (39 % de temps en temps). Autrement dit, 37 % des seniors utilisent le web santé avant une consultation et 55 % après.

« Ce qui est intéressant c’est de mettre en comparaison la belle qualité de la relation avec le médecin et l’utilisation, majoritairement post visite, des outils numériques, pour compléter, prendre le temps de mieux comprendre ce qui a été dit par le professionnel » indique Serge Guérin, sociologue, Directeur du MSC Établissements de santé, INSEEC.

85 % des seniors surfant sur le web santé pensent que les informations qu’ils trouvent leur permettent de mieux prendre en charge leur santé.72 % trouvent ces informations fiables, 58 % rassurantes et 78 % claires. 69 % des seniors surfant sur le web santé pensent que les informations qu’ils trouvent leur permettent d’avoir des échanges plus riches avec leur médecin.

Des seniors mobinautes et adeptes des objets connectés de santé ?

20 % des seniors ont déjà téléchargé une application mobile relative à la santé sur leur smartphone ou leur tablette.  Seulement 10 % d’entre eux l’ont fait après un conseil de leur médecin (17 % pour les seniors en ALD). Pourtant, 29 % de l’ensemble des seniors souhaitent que leur médecin les conseille quant au choix de l’application mobile à utiliser par rapport à leur maladie.

Dans 58 % des cas, ils utilisent cette ou ces applications parce qu’elle(s) est /sont utile(s) pour leur santé, dans 53 % parce qu’elle(s) est / sont simple(s) et dans 52 % par cequ’elle(s) les aide(nt) à mieux gérer leur pathologie. Pour les applications qu’ils ont téléchargées mais n’utilisent plus, c’est d’abord parce qu’elles ne correspondaient pas à leur attente (42 %) ou qu’ils n’en ont pas perçu l’intérêt (40 %).

Sur le versant des échanges avec leur médecin à propos des applications mobiles de santé, seuls 10 % de l’ensemble des seniors en ont déjà parlé. Ce score monte à 27 % s’ils ont déjà téléchargé une application mobile.

Pour les objets connectés de santé, les usages sont éloignés de ceux des applications mobiles de santé et encore plus de ceux du web santé. Ainsi, parmi les seniors les plus engagés en termes de santé mobile, c’est-à-dire ceux ayant déjà parlé d’une application mobile avec leur médecin (10 % des seniors), ils ne sont que 24 % à posséder au moins 1 objet connecté de santé.

57 % d’entre eux ont un capteur / tracker d’activité, 48 % une balance connectée, 44 % un auto-tensiomètre connecté et 13% un glucomètre connecté (parmi les seniors sondés étant en ALD, 14 % sont touchés par un diabète de type 2 non insulino-dépendant et 3 % par un diabète de type 1 ou un diabète de type 2 insulino-dépendant).

Cependant, si les usages ne sont pas encore réellement développés chez les seniors, il semble que les objets connectés de santé s’intègrent bien dans la relation médecin-patient. Ainsi 60 % des seniors utilisateurs d’objets connectés déclarent avoir déjà envoyé ou montré les données recueillies via leur(s) objet(s) connecté(s) à leur médecin ; les montrer à l’écran étant le moyen le plus pratiqué.

Des attentes fortes des seniors autour de la e-santé

Pour demain, les attentes des seniors sont fortes sur la fiabilité, le DMP et la prise de rendez-vous en ligne. 84 % des personnes de 45 à 85 ans et plus trouvent intéressant de pouvoir, dans un avenir proche, disposer d’information santé sur le web garanties par leur médecin (89 % des seniors en ALD). Sur le versant du DMP, ils sont 75 % et même 80 % des 45-54 ans à déclarer trouver intéressant de pouvoir accéder à leur dossier médical en ligne (seuls 49 % trouvant intéressant de le créer
eux-mêmes).

Concernant la prise de rendez-vous en ligne, il semble que les plateformes comme Doctolib ou MonDocteur aient de très beaux jours devant elles avec 72 % des seniors qui y sont favorables. Échanger par e-mail avec son médecin est également souhaité par 68 % des répondants, de même que l’envoi de l’ordonnance par voie électronique directement chez le pharmacien.

Le suivi de la santé par le médecin via des objets connectés recueille pour sa part 66 % d’avis favorables de la part des seniors. La téléconsultation se plaçant en 12e position des attentes en e-santé avec 51 % des seniors qui trouvent intéressant de pouvoir la pratiquer dans un avenir proche. Pour les seniors de 85 ans et plus, peut-être moins mobiles, ce score d’agrément monte à 67 %.

En 2020, plus de 20 % de la population française aura 65 ans ou plus. En 2050, ce sera 1 Français sur 4. Déjà connectés à leur santé aujourd’hui, les seniors le seront encore plus demain. De fait, à l’heure où la e-santé semble se construire autourde l’Intelligence Artificielle, du Deep Learning, du Big Data, il est clair que les seniors sont à la recherche d’une e-santé qui enrichisse leur relation avec leur médecin, leurs professionnels de santé.

Consultez l’intégralité de l’étude

Source : Patients & Web et LauMa communication

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