La start-up Spinali Design a développé un pansement connecté intelligent permettant de détecter et traiter les infections. Découverte.
Spécialisée dans le domaine des objets connectés et de l’intelligence artificielle, la start up mulhousienne Spinali Design lance une nouvelle innovation : un pansement intelligent capable de détecter une éventuelle infection.
Ce pansement connecté est le fruit de la rencontre entre Spinali Design spécialiste du DATATEXTILE depuis le lancement du Neviano, le premier maillot de bain connecté au monde en 2015 et l’unité biomatériaux et bio-ingénierie de l’Inserm de Strasbourg.
Le dispositif est étanche, traité anti-bactérien, mais il est surtout équipé d’une puce électronique, capable de se connecter à une application smartphone pour échanger des données.
C’est dans l’unité Inserm 1121, intitulée Biomatériaux et Bio-ingénierie basée à Strasbourg que les développements relatifs à l’intégration de ce peptide dans les matériaux ont été réalisés. Il s’agit principalement de l’intégration de ce peptide dans des hydrogels, des films multi-couches, des films de gélatine ou du titane poreux. Ces réalisations ont été rendues possibles par la forte interaction entre les biologistes, les chimistes, les biophysiciens et les cliniciens du laboratoire strasbourgeois.
L’objectif de ce pansement connecté est d’assurer une surveillance continue de la cicatrisation de la plaie afin d’avertir le personnel soignant ou le patient du début de l’infection pour obtenir un meilleur taux de guérison. On peut espérer diminuer d’un facteur 2 les soins associés au changement des pansements de façon préventive (changement moins fréquent donc moins de besoins en personnel hospitalier ou de visite de personnels infirmier à domicile, économies de dépenses santé).
Les applications sont nombreuses telles que :
- le soin des plaies chroniques (patients diabétiques, immunodéprimés ou qui suivent une chimiothérapie)
- Le suivi des plaies dans un contexte de crises : armée, catastrophes naturelles…
- La prévention
Suite à l’utilisation abusive d’antibiotiques, de nombreuses bactéries sont devenus multirésistants aux antibiotiques conventionnels. Dans ce contexte, avec la forte augmentation des infections nosocomiales il devient urgent de trouver des alternatives aux traitements antibiotiques. Les agents antimicrobiens peuvent être une solution. Ils tuent rapidement un grand nombre de pathogènes et sont non toxiques.
Les textiles antimicrobiens existent déjà sous différentes formes. Dans ce cas précis le pansement contient un agent qui, uniquement en présence de bactéries pathogènes, va émettre un signal lumineux infime. Ce signal est détecté par un capteur pour être transmis à la personne concernée (personnel soignant ou patient). Le début de l’infection sera ainsi repéré pour optimaliser une meilleure prise en charge. De plus, la solution consiste à combiner cela à un peptide antimicrobien ancré sur le textile qui sera libéré par le pathogène lui-même (système de « self-killing ») et provoquera sa mort. On peut appeler cela un système de « self-killing ».
Comment ça marche ?
Le pansement contient une électronique qu’il convient d’activer par un bouton poussoir juste avant l’application sur la plaie. Ce pansement se connecte alors à l’application smartphone associée pour échanger des données.
Cette application smartphone peut être en mesure de communiquer les informations avec le corps médical si une évolution défavorable de l’infection est constatée. La pansement connecté devra être utilisé prioritairement durant la phase critique de la plaie.
Le pansement connecté dans sa dimension prévention pourra être mis sur le marché dès fin 2019. Dans sa dimension médicale et curative, les délais seront plus longs et dépendront des tests médicaux complémentaires.
Source : Spinali Design