Le digital impacte notre vie quotidienne et devient de plus en plus présent dans le monde de la santé. Pour décrypter la perception des Français sur cette évolution, l’entreprise biopharmaceutique Bristol Myers Squibb et l’EDHEC Business School se sont associés pour lancer un baromètre sur la santé connectée réalisé par l’institut de sondage IPSOS.
A l’heure où la nouvelle feuille de route du numérique en santé est en consultation, Bristol Myers Squibb et l’EDHEC Business School, dans le cadre de la création de leur chaire Management in Innovative Health, ont souhaité mettre en place un baromètre de la santé connectée. L’objectif : fournir aux acteurs de l’écosystème de la santé des données inédites sur les évolutions comportementales et la perception des Français vis-à-vis des solutions digitales en santé.
Menée auprès de 1000 Français âgés de 18 à 74 ans du 4 au 9 novembre 2022, cette première vague du baromètre montre leurs attentes en termes d’information, de pédagogie et de réassurance quant à l’utilisation de la santé connectée
Cette étude vise plusieurs objectifs :
- Evaluer la connaissance, la perception et l’usage des outils de santé connectée des Français
- Suivre dans le temps l’évolution des perceptions et des pratiques
- Identifier les attentes et les craintes liées à ces nouveaux outils, les pistes d’évolution et les nouvelles tendances
Information, acceptabilité, niveau de connaissance… Les chiffres clés du baromètre
Dans ce baromètre, les Français ont été interrogés sur leur connaissance de la santé connectée, leur niveau d’acceptabilité et la légitimité des acteurs. Quelques chiffres clés à retenir.
Un manque d’information
64% de la population ne se sent pas bien informée sur le sujet de la santé connectée. Un niveau d’information plus bas est observé chez les 45-64 ans, plus souvent chez les femmes, les ruraux ou péri urbains et les personnes avec un niveau d’éducation inférieur au bac. Également chez ceux ayant un accès difficile au soin.
Une utilisation modérée des applications de santé…
34% des Français utilisent au moins occasionnellement une application de suivi de santé. Les personnes atteintes de maladies chroniques en ont un usage plus régulier: troubles cardio-vasculaires (42%), diabète (46%), problèmes respiratoires (44%). Les urbains (37%) sont plus nombreux à les utiliser que les ruraux (32%).
…et de la téléconsultation
Après son essor pendant la pandémie, la téléconsultation peine à se développer : seuls 21% des Français utilisent au moins occasionnellement la téléconsultation. Les jeunes, urbains, CSP+ et plus éduqués y ont davantage recours. La téléconsultation semble répondre davantage à un besoin d’immédiateté; Elle représente un nouveau service digital appliqué à la santé plus qu’une solution aux déserts médicaux
La santé connectée acceptée par une majorité de Français…
76% des répondants se disent prêts à utiliser la santé connectée, mais 46% ne le feraient que sous certaines conditions (sécurité, accès limité, etc ). Les moins prêts à utiliser davantage les outils en santé connectés sont les plus âgés (55 ans et plus), les ruraux et les moins éduqués.
…mais quelques craintes
Les répondants émettent quelques craintes concernant la sécurité, la diminution des interactions humaines, le manque d’information et de fiabilité… Des craintes face à la santé connectée davantage partagées par les femmes et qui augmentent avec l’âge.
Accès aux données de santé
Selon les Français, ce sont principalement le médecin traitant et la sécurité sociale qui ont accès aux données de santé : seule une minorité pense que les entreprises pharmaceutiques et les GAFAM peuvent y avoir accès. Les plus jeunes et ceux au niveau d’éducation les plus élevés sont plus nombreux à citer les entreprises pharmaceutiques et les GAFAM.
La majorité des Français n’est pas en confiance pour partager ses données personnelles en dehors d’un partage avec son médecin traitant (84%) ou avec des organismes publics (les hôpitaux publics 65% / l’assurance maladie 62%).
Les Français ont fait part de leurs préoccupations légitimes vis-à-vis des données de santé. Pourtant, leur utilisation dans les essais cliniques est très réglementée et anonymisée. Leur collecte et leur agrégation offrent de larges perspectives d’innovation et de progrès thérapeutique ; couplés à l’IA, les essais cliniques gagnent en efficacité et les nouveaux traitements sont accessibles plus rapidement, un gain vital pour les patients en impasse thérapeutique..
Des niveaux de légitimité différents selon les acteurs
Les services de santé publics ou privés sont perçus comme légitimes pour proposer des solutions de santé connectée, en particulier par les plus âgés. En revanche, la légitimité est très réduite pour les entreprises du médicament, les entreprises technologiques françaises et internationales, une opinion plus positive essentiellement portée par les plus jeunes (<35 ans).
Des tendances à retenir
Cette étude permet de dégager quelques tendances fortes dans la perception des Français autour de la santé connectée.
Une iniquité d’accès à la santé demeure malgré la digitalisation de la santé
L’attrait pour le digital n’est pas le même pour tous : les profils qui sont plus à risque de développer des pathologies (les plus de 55 ans et les moins diplômés) sont aussi ceux qui montrent le plus de retenue vis-à-vis de ces technologies et sont aussi les moins informés sur la santé connectée.
De la même manière, la téléconsultation dont l’un des objectifs est de combler le manque de médecin ne se montre pas efficace. En effet, les personnes y ayant un accès plus difficile sont les plus âgés, en zone rurale ou péri-urbaine. Ces populations sont moins équipées, sont moins à l’aise avec ces technologies et utilisent de fait peu la téléconsultation.
Les entreprises du privé moins légitimes en matière de santé connectée
Les services de santé publique sont perçus comme les acteurs les plus légitimes pour proposer des services ou des solutions digitales en santé. Les entreprises privées, y compris les entreprises du médicament, suscitent beaucoup plus de méfiance de la part du grand public. En effet, la majorité des Français n’accepterait pas de leur transmettre leurs données de santé personnelles, alors que l’acceptabilité est beaucoup plus élevée envers les hôpitaux publics et l’Assurance Maladie.
Une santé connectée qui doit rester « humanisée »
Pour le diagnostic et le traitement des pathologies, les Français font majoritairement plus confiance à leurs professionnels de santé qu’à un algorithme. Outre l’expertise, le contact humain reste important pour une grande partie d’entre eux qui craint une santé « déshumanisée » et une diminution des interactions humaines.
«La crise sanitaire a mis en exergue la nécessité de proposer, en marge des traitements innovants, des services associés destinés à améliorer la prise en charge des patients, le suivi et la coordination des soins, souligne Christophe Durand. Les outils de santé connectée, pour être acceptés et utilisés doivent être conçus en lien avec les associations de patients pour comprendre leurs besoins mais également avec les professionnels de santé ».
Selon Emmanuel Métais, Directeur de l’EDHEC Business School : « La technologie révolutionne les pratiques en matière de santé et implique de reconsidérer la place de l’humain dans l’accompagnement des patients. En s’appuyant sur les travaux de recherche de la Chaire, notre objectif est de comprendre ce lien entre la technologie et l’être humain, pour former les dirigeants aux enjeux d’un usage éthique de la technologie ».
Un baromètre mené dans le cadre de la nouvelle Chaire de recherche
« Management in Innovative Health »
Ce premier baromètre s’inscrit dans le cadre de la nouvelle Chaire de recherche « Management in Innovative Health » créée en mai 2022 par Bristol Myers Squibb et l’EDHEC Business School qui vise à contribuer à l’accélération de l’innovation dans le domaine de la e-santé au bénéfice des patients.
Bristol Myers Squibb, 6e entreprise biopharmaceutique mondiale, évolue à l’avant-garde des progrès scientifiques et thérapeutiques, essentiellement dans des maladies graves, comme le cancer et les maladies cardiovasculaires, pour rendre l’innovation disponible aux patients le plus rapidement possible. Son utilisation des technologies numériques a accéléré la découverte de médicaments et a contribué au doublement de la taille de son portefeuille de molécules en développement ces 2 dernières années. Le machine learning et l’intelligence artificielle permettent en effet d’optimiser le développement clinique des molécules et modéliser leur utilisation dans des études cliniques. C’est par exemple l’objet du partenariat stratégique conclu avec la licorne franco-américaine Owkin.
Les résultats du baromètre montrent que l’innovation en e-santé peut sembler complexe au grand public et les impacts de la révolution numérique sur cet écosystème doivent être évalués pour que celle-ci puisse déboucher sur une plus grande efficience du système de soin pour les patients.
Le baromètre de la santé connectée, à vocation annuelle, offrira aux différents acteurs de l’écosystème un aperçu régulier de la perception des Français sur cette révolution.
En partenariat suite à la conférence de presse Bristol Myers Squibb – EDHEC business School