Accueil A la une Numérique en santé : lancement de la Feuille de route 2023-2027

Numérique en santé : lancement de la Feuille de route 2023-2027

par Rémy Teston

Après une phase de concertation, la nouvelle feuille de route du numérique en santé 2023-2027 a été officiellement lancée pour poursuivre le développement et la structuration de la e-santé en France. Découverte.

Le 17 mai dernier, la feuille de route du numérique en santé 2023-2027, « Mettre le numérique au service de la santé » a été officiellement lancée en présence du ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun, et le Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe, qui ont souligné l’importance du travail collectif réalisé durant ces trois dernières années.

Cette nouvelle feuille de route, dans la continuité de la précédente, est portée par la Délégation ministérielle au numérique en santé (DNS), sous l’impulsion des ministres, en lien avec ses partenaires (Assurance Maladie, Agence du Numérique en Santé, etc.) et l’ensemble des acteurs de l’écosystème.

Au cours de la phase de concertation, des thématiques fortes sont ressorties des échanges : ergonomie des logiciels, régulation éthique de la télésanté, renforcement de l’inclusion numérique et l’importance d’investir durablement dans la cybersécurité. Au total plus de 5 000 participants réunis en présentiel ou à distance, plus de 330 contributions et réactions déposées et 2 mois d’échanges dans 18 villes de France.

Cette nouvelle feuille de route 2023-2027 met l’accent sur la prévention, pour laquelle Mon espace santé, notre nouveau carnet de santé électronique, sera un atout déterminant. Elle s’attache également à libérer du temps pour les professionnels de santé. Le numérique, je l’envisage comme un partenaire qui doit autant accompagner l’exercice des soignants que les décharger de tâches répétitives et administratives, pour qu’ils puissent se concentrer, l’esprit plus léger, sur leur mission essentielle auprès des patients.

François BRAUN Ministre de la Santé et de la Prévention

Cette nouvelle feuille de route décrit les chantiers prioritaires pour les cinq prochaines années, déclinés en 4 axes, 18 priorités et 65 objectifs avec des jalons temporels et une entité identifiée comme porteur principal, responsable de sa bonne mise en oeuvre.

1 / Prévention

Développer la prévention et rendre chacun acteur de sa santé
Le numérique en santé doit permettre à chacun d’être acteur de sa santé et de son parcours de vie. Pour cela, la première étape est d’avoir la main sur ses données de santé et notamment de récupérer systématiquement ses documents de santé et de parcours à la sortie d’un épisode de soin.

Il s’agit donc de faire de Mon espace santé le véritable carnet de santé des Français, et ce dès le plus jeune âge, avec tout l’accompagnement nécessaire, notamment pour les plus éloignés du numérique.

Au-delà de Mon espace santé, service public essentiel, de nouvelles innovations prometteuses émergent en continu dans le champ de la santé numérique. Il est essentiel d’accompagner les entreprises du numérique en santé pour garantir aux Français un accès rapide aux solutions qui auront fait la preuve de leur efficacité pour leur santé.

5 priorités :

  1. Utiliser Mon espace santé au quotidien pour gérer sa santé
  2. Développer une prévention personnalisée
  3. Rendre chacun acteur de sa santé et maître de ses données
  4. Accompagner tous les citoyens pour qu’ils s’approprient la santé numérique, en particulier les plus fragiles et les plus vulnérables
  5. Faire bénéficier à tous des innovations en santé numérique

2/ Prise en charge

Redonner du temps aux professionnels de santé et améliorer la prise en charge des personnes grâce au numérique

Pour améliorer la santé et l’accompagnement des français, le numérique doit d’abord simplifier la vie des professionnels et améliorer leurs conditions de travail.

Un professionnel peut passer d’un outil à un autre plusieurs fois dans sa journée. Il faut simplifier le passage de l’un à l’autre, faciliter l’accès aux données pertinentes et la lisibilité de l’offre des services qui émergent.

Enfin, comme toute transformation d’envergure, le développement du numérique en santé doit s’accompagner d’un plan ambitieux de formation initiale et continue des professionnels, à la hauteur des enjeux.

5 priorités :

  1. Permettre aux professionnels d’accéder à l’historique de santé des patients qu’ils prennent en charge
  2. Améliorer l’intégration et l’ergonomie des services socles dans les outils que les professionnels de santé utilisent au quotidien
  3. Déployer le bouquet de services aux professionnels, l’ordonnance numérique et des moyens d’identification sécurisés pour les professionnels de santé
  4. Simplifier l’outillage de la coordination locale des parcours de santé
  5. Renforcer la formation et l’accompagnement au numérique des professionnels de santé, du médico-social et du social

3/  Accès à la santé

Améliorer l’accès à la santé pour les personnes et les professionnels qui les orientent

Le numérique en santé doit apporter des réponses concrètes aux difficultés d’accès à la santé dans les territoires. Cela passe d’abord par l’amélioration de l’accès à l’information sur la santé et l’offre de santé, par spécialité partout en France, et d’aider les personnes à trouver un médecin traitant.

Le développement ordonné de la télésanté dans les zones sous-denses et pour des parcours de santé prioritaires permettra aussi de contribuer significativement à l’accès à la santé.

En parallèle, les efforts seront poursuivis sur la généralisation et le développement des usages des Service d’Accès aux Soins (SAS) et des outils pour les SAMU afin d’orienter la population dans son parcours pour les besoins de soins urgents ou non programmés, et contribuer à maintenir l’accueil aux services d’accueil des urgences des établissements dans les meilleures conditions.

Enfin, le déploiement de l’appli carte Vitale permettra d’assurer la prise en charge financière directe, même en cas de perte ou d’oubli de sa carte Vitale physique, et de renforcer la généralisation de l’Identité Nationale de Santé (INS).

4 priorités :

  1. Renforcer l’information des patients et des professionnels sur la santé et l’offre de santé dans les territoires
  2. Développer l’usage de la télésanté dans un cadre régulé et éthique
  3. Promouvoir et articuler entre elles les plateformes numériques de régulation médicale et de prise en charge urgente
  4. Diffuser largement l’appli carte Vitale et l’Identité Nationale de Santé (INS)

4/ Cadre propice

Déployer un cadre propice pour le développement des usages et de l’innovation numérique en santé.

Face au contexte géopolitique international et à la valeur intrinsèque des données de santé, la vigilance cyber doit être décuplée avec des moyens à la hauteur des enjeux. Cela concerne notamment les établissements sanitaires et médico-sociaux qui accusent encore un retard important, en priorisant les entités essentielles sans oublier les petits établissements,
et en sécurisant des ressources numériques pérennes à au moins 2 % du budget des acteurs.

Avec le modèle de l’Etat Plateforme, les acteurs privés déploient des services numériques utiles et innovants et l’État les régule, avec des référentiels co-construits, un accompagnement des entreprises, une vérification de la conformité, en s’assurant du respect effectif avec des mécanismes d’incitation et d’éventuelles sanctions.

Dans l’ensemble de cette approche, la donnée de santé doit rester notre fil rouge. Elle a un rôle central, sur toute la chaîne, avec son recueil primaire, sa qualité, sa structuration, son partage sécurisé et sa réutilisation pour la recherche, l’innovation et l’amélioration des politiques publiques. C’est pour cela qu’il est essentiel de construire une stratégie ambitieuse sur la réutilisation et l’ouverture des données.

4 priorités :

  1. Renforcer massivement la cyber dans les établissements, notre souveraineté sur l’hébergement et notre résilience face aux futures crises sanitaires
  2. Systématiser la co-construction de référentiels d’exigences, secteur par secteur, en sécurisant la conformité des solutions utilisées par les acteurs de santé
  3. Attirer des talents du numérique vers la santé
  4. Développer la recherche en santé numérique et en particulier l’utilisation secondaire des données de santé

L’avancée de cette feuille de route sera suivie régulièrement dans le cadre des Conseils du Numérique en Santé, dont le prochain se tiendra le 15 juin prochain.

 

Source : Agence du Numérique en Santé

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