Naissance de la Filière Intelligence Artificielle et Cancer (FIAC)

Un partenariat public/privé novateur pour accélérer l’innovation et la recherche au bénéfice des patients dans le cancer a vu le jour avec la création de la Filière Intelligence Artificielle et Cancer (FIAC). Présentation.

L’intelligence artificielle prend une place croissante dans le monde de la santé. Son utilisation dans le traitement des données de santé est décisive dans la recherche et permet le développement de nouvelles stratégies de diagnostic et de traitements pour les patients.

Pour répondre à ces défis, l’association « Filière Intelligence Artificielle et Cancer » a été créée et se compose de 11 membres fondateurs : l’Institut national du cancer, le Health Data Hub, l’Alliance pour la Recherche et l’Innovation des Industries de Santé, France Biotech et 7 industriels de santé (Amgen, AstraZeneca, Janssen, MSD France, Novartis, Pfizer, Pierre Fabre).

La création de  cette association témoigne de la volonté de renforcer les partenariats public/privé afin de stimuler la recherche contre les cancers au bénéfice de l’ensemble de la population. Au-delà de la capacité d’innovation et de recherche des acteurs publics et privés, elle combine les forces de chacun d’entre eux dans leurs domaines respectifs :

  • les représentants publics apportent leur vision globale et fédératrice et garantissent, en tant que tiers de confiance, le respect de l’intérêt public de bon usage des données ;
  • les industriels de santé apportent leur capacité de développement.

Les missions de l’association Filière Intelligence Artificielle et Cancer ont pour seule finalité l’intérêt général. Elles ont pour objectifs d’améliorer la qualité et la pertinence de l’écosystème d’innovation en oncologie au bénéfice de tous les patients.

Elles consistent notamment à :

  • fédérer les Membres Fondateurs publics et privés au sein d’une initiative nationale qui peut profiter à l’ensemble de l’écosystème d’innovation en oncologie ;
  • associer des données issues des projets des industriels aux données produites par des organismes publics en oncologie ;
  • déployer et valider des technologies susceptibles d’étendre et de faciliter des Projets de Réutilisation des données en Cancérologie ;
  • encourager les industriels à produire des données en oncologie et favoriser leur utilisation au sein de la plateforme de données en cancérologie de l’Institut national du cancer et de la plateforme de données en santé du Heath Data Hub ;
  • développer et promouvoir la recherche dans le domaine du cancer et encourager le travail des chercheurs et cliniciens autour des données en oncologie.

Pour mener à bien ses missions, l’association ambitionne de renforcer le dialogue entre les différents acteurs et leur mobilisation afin de conforter la place de la France comme leader international dans le domaine de la recherche et du développement de l’innovation en cancérologie.

Proposer aux patients un accès plus rapide aux innovations

Un des objectifs majeurs est de favoriser l’accès des patients aux innovations quelque soit le champs de la cancérologie.

Améliorer la connaissance avant, pendant et après la maladie grâce à la réalisation de projets de réutilisation des données en cancérologie apparaît comme une mission prioritaire de cette nouvelle filière.

L’amélioration des connaissances sur le suivi à court, moyen et long termes des patients permettra de mieux appréhender le pronostic de la maladie et ainsi d’adapter et de personnaliser les soins. C’est également la possibilité de limiter les séquelles dues à la maladie ou à son traitement, de retrouver une vie normale après le cancer ou encore de faciliter le retour en emploi.  Par ailleurs, une meilleure connaissance de la maladie, de l’ensemble de ses déterminants et de ses facteurs de risque renforceront les actions de prévention (primaire, secondaire ou tertiaire).

Les projets qui seront menés dans le cadre de l’association Filière Intelligence Artificielle et Cancer permettront d’envisager le développement de terrains de recherche encore peu ou pas exploités et, à terme, de produire des résultats au bénéfice des patients et de l’ensemble de la population. L’association a pour objectif de mener 50 projets à 5 ans.

Autre objectif : intégrer les données de la recherche privée à la Plateforme des données en cancérologie de l’Institut national du cancer créée il y a 7 ans. Cette plateforme recueille et traite aujourd’hui des données issues du Système national des données de santé (SNDS), des pratiques cliniques, notamment du dossier communicant de cancérologie, des structures de surveillance et d’observation (comme les registres des cancers), des centres régionaux de coordination des dépistages, des études, dont les bases clinico-biologiques, biothèques ou tumorothèques, et de cohortes alliant des informations cliniques, biologiques et « omiques » et des essais cliniques.

Grâce à ce partenariat et à la création de l’association, des données issues de recherche menées par les industriels sur les molécules ou les médicaments qu’ils développent, pourront être intégrées à la plateforme de l’Institut. Ce projet représente également une opportunité, pour la recherche publique, de développer de nombreux projets.

Dans le même temps, l’Institut national du cancer a veillé à garantir le maintien strict de son indépendance vis-à-vis des industries de santé.

Ce partage et cet accès ont pour objectifs :

  • d’accélérer la recherche en France au bénéfice des patients ;
  • de favoriser l’accès aux innovations pour les patients et notamment dans le cadre des cancers de mauvais pronostic qui constituent un axe prioritaire de la stratégie décennale de lutte contre les cancers) ;
  • de renforcer l’attractivité de notre pays dans ce domaine grâce à la mise en commun des données.

Des premiers projets pilotes issus de la recherche privée

Plusieurs projets pilotes de réutilisation de données en cancérologie (PRC) issus des partenaires privés vont enrichir cette nouvelle filière :

  • Un projet mené par AstraZeneca vise à comparer les résultats issus de données publiques et privées dans le cadre  d’un suivi à long terme de patients atteints de cancer du poumon ayant bénéficié d’un traitement sous ATU (autorisation temporaire d’utilisation).
  • Amgen porte un projet sur l’optimisation des séquences de traitement permettant de prolonger la survie des patients dans une hémopathie maligne (cancer du sang).
  • Un projet de Novartis vise à apporter de nouvelles connaissances relatives à certains cancers avec altération moléculaire. Il permettra, à partir de l’appariement entre les données provenant des plateformes de génétique moléculaire des cancers et les données de la cohorte Cancer, de décrire la prise en charge des patients atteints d’un cancer avec une altération moléculaire et de définir quel est leur pronostic, ceci afin d’améliorer cette prise en charge.

Source : INCa

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