En cette fin d’année, les baromètres sur l’impact de l’Intelligence Artificielle sans le secteur de la santé pullulent. Nouvel exemple avec le premier « Baromètre IA à l’hôpital : adoption et impact de l’intelligence artificielle dans le secteur hospitalier » de l’Ifop pour Acteurs publics, UniHA et CAIH. Découverte.
L’Intelligence Artificielle n’est plus une perspective lointaine dans le secteur hospitalier. Elle est bien là, déjà en action, comme le révèle le premier Baromètre national consacré à son adoption dans les établissements de santé. Menée auprès de plus de 1 000 agents hospitaliers, cette enquête donne à voir un paysage contrasté entre usages concrets, perceptions enthousiastes et freins persistants.
Premier élément, on observe une perception globalement positive et des bénéfices tangibles. 66 % des professionnels interrogés déclarent percevoir positivement l’arrivée de l’IA à l’hôpital. Loin de n’être qu’un effet d’annonce, cette perception repose sur des gains bien réels : 92 % estiment que l’IA leur fait gagner du temps, 88 % évoquent un gain de performance ou de confort et 70 % notent une amélioration de la qualité du travail.
Ces bénéfices s’ancrent dans des usages concrets. À l’échelle individuelle, l’IA est surtout mobilisée pour la rédaction de comptes rendus, l’analyse de documents administratifs ou encore l’automatisation de tâches répétitives. Du côté des établissements, elle est principalement déployée pour l’analyse d’imagerie médicale, l’aide au diagnostic ou la gestion de données.
Deuxième enseignement de ce baromètre : une adoption freinée par un manque de formation et une certaine défiance. Les signaux positifs ne masquent pas les obstacles qui freinent l’essor de l’IA à l’hôpital. Le premier d’entre eux est humain : seuls 6 % des répondants déclarent avoir été formés à l’IA, et 55 % n’ont aucune visibilité sur une éventuelle formation à venir. Ce déficit de compétences vient nourrir une défiance encore marquée : 52 % des professionnels expriment des doutes sur la fiabilité des résultats produits par les outils d’IA, tandis que 42 % pointent des enjeux éthiques ou de sécurité.
Les lenteurs administratives pour déployer les technologies et la complexité des offres sur le marché s’ajoutent à ces freins. Résultat : 45 % des professionnels déclarent que leur établissement n’a encore adopté aucun usage de l’IA.
Un autre enseignement fort du baromètre est la fonction que l’IA joue aujourd’hui à l’hôpital. Pour une majorité d’agents, elle est perçue comme un outil d’aide et non comme un substitut. Elle permet de décharger les soignants de certaines tâches non médicales et de recentrer leur activité sur leur cœur de métier. Un constat encourageant dans un contexte où la surcharge administrative est souvent décriée.
Vers une IA hospitalière plus humaine et plus maîtrisée ? Ce baromètre marque une étape essentielle dans la compréhension des dynamiques actuelles autour de l’IA à l’hôpital. Il montre une appétence réelle du terrain, mais souligne aussi l’urgence d’un accompagnement à la hauteur. Former, rassurer, encadrer : autant de leviers à activer pour faire de l’IA un véritable allié dans la transformation du système de santé.
Alors que les établissements hospitaliers sont en quête de performance, de qualité et d’attractivité, l’IA ne peut être une réponse qu’à condition d’être intégrée avec méthode, transparence et pédagogie.
Source : UniHA