Suite au succès des deux premières éditions, le Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain a lancé un nouvel appel à projets pour ouvrir de « nouvelles frontières en onco-hématologie ». Découverte des lauréats.
Les innovations thérapeutiques, les évolutions technologiques apportent de grands espoirs dans le domaine de l’onco-hématologie. On observe une multiplication de projets de recherche au sein des grands centres hospitaliers ou instituts de recherche. Pour mettre en lumière ces projets et les équipes qui les portent, le Fonds Amgen pour la Science et l’Humain a organisé un nouvel appel à projets.
Pour sa 3ème édition, l’Appel à Projets du Fonds Amgen pour la Science et l’Humain, dont la dotation totale est de 600 000 euros, a enregistré 46 candidatures éligibles entre le 15 février et le 20 avril 2022.
Parmi ces candidatures, 8 lauréats ont été sélectionnés par un comité scientifique composé de 10 membres et présidé par le Professeur Jean-Yves BLAY. Suite à cette sélection, une dotation pouvant aller jusqu’à 75 000 euros sur deux ans est attribuée pour chaque projet, permettant au lauréat de franchir un cap significatif dans la conduite de ses travaux. Cet appel à projets du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain confirme le dynamisme et l’expertise des équipes françaises engagées en oncologie et onco-hématologie.
Pour cet appel à projets, 3 axes thématiques spécifiques ont été définis :
- Axe 1 : Recherche de nouveaux biomarqueurs prédictifs de toxicité et/ou d’efficacité en immunothérapie anti-tumorale
- Axe 2 : Compréhension des mécanismes de résistance aux thérapies ciblées ou à l’immunothérapie pour le développement de nouvelles combinaisons thérapeutiques
- Axe 3 : Impacts de l’évolution thérapeutique en onco-hématologie sur le parcours de soin et la qualité de vie des patients Chaque projet déposé a été évalué sur sa capacité à apporter des solutions concrètes et à répondre aux besoins de santé publique.
Découverte des lauréats
Pour ce 3ème Appel à Projets du Fonds Amgen pour la Science et l’Humain, 46 candidatures éligibles ont été soumises au Comité Scientifique. Celui-ci s’est appuyé sur différents critères pour désigner 8 lauréats :
- adéquation et cohérence du projet par rapport à l’axe thématique choisi,
- qualité scientifique, médicale et technique du projet (originalité et méthodologie),
- caractère innovant de la proposition,
- impact et retombées du projet dans le domaine scientifique ou sociétal de l’axe thématique choisi,
- organisation et faisabilité du projet.
“C’est dans l’objectif d’accompagner des projets dont l’impact sur la santé sera positif et durable que nous avons récompensé cette année 8 projets parmi 46 reçus. Félicitations aux 8 lauréats et nous remercions tous les participants pour la grande qualité de leurs travaux” Indique le Professeur Jean-Yves BLAY, Président du Comité scientifique du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain.
Il est à noter que 6 des projets lauréats sont portés par des femmes, ce qui est en adéquation avec les valeurs et les engagements d’Amgen pour favoriser la diversité et l’inclusion, notamment une meilleure représentation des femmes de science.
Docteur Angélique BOBRIE
Centres de lutte contre le cancer en gynécologie et oncologie, Institut régional du cancer de Montpellier – Institut de recherche en cancérologie de Montpellier
Cancer du sein triple négatif : recherche de marqueurs immunitaires circulants prédictifs de la réponse à la chimio-immunothérapie néoadjuvant (Axe 1)
Le projet porte sur 60 femmes traitées par chimio-immunothérapie néoadjuvante pour un cancer du sein triple négatif précoce. Des analyses approfondies des cellules immunitaires seront réalisées par cytométrie de masse sur des échantillons de sangs prélevés avant, pendant et après le traitement médical (mais avant la chirurgie), et ultérieurement sur des biopsies réalisées au diagnostic et sur pièce opératoire, avec plusieurs objectifs :
- Evaluer la valeur prédictive des populations de cellules immunitaires circulantes avant, pendant et après la chimioimmunothérapie néoadjuvante en fonction de la réponse anatomopathologique déterminée sur pièce opératoire et en fonction de la survie sans progression (SSP).
- Évaluer la dynamique de l’expression des points de contrôle immunitaires (le PD-1 ciblé et les autres) pendant le traitement.
- Identifier les mécanismes immunitaires impliqués dans l’échec du traitement.
- Générer une banque de sang et de tissus tumoraux pour des évaluations ultérieures
Docteur Gilles MARODON
Chargé de recherche hors classe INSERM – CIMI-PARIS, Faculté de Médecine, Sorbonne Université/INSERM/CNRS, PARIS, France
Évaluer l’efficacité anti-tumorale de l’Anticorps anti-ICOSLG dans le cancer du sein triple-négatif chez la souris humanisée (Axe 1)
Les chercheurs vont, dans un premier temps, s’assurer de l’absence d’effet de l’Anticorps anti-ICOSLG sur des tumeurs TN2 dans des souris dénuées de système immunitaire. Ils utiliseront ensuite des souris humanisées qu’ils traiteront par chimiothérapie, avant de les séparer en deux groupes : l’un recevra de l’Anticorps anti-ICOSLG 2 fois par semaine pendant 3 semaines, l’autre un anticorps isotypique servant de contrôle. Le suivi portera sur le poids, l’état général et l’évolution de la taille de la tumeur. Les résultats seront comparés à ceux d’une précédente expérience menée sur des souris humanisées mais dont l’absence d’ICOSLG avait été obtenue par suppression de son gène. Le but : comparer les mécanismes impliqués dans les deux modèles de blocage d’ICOSLG.
Professeur Cyrille CONFAVREUX
Rhumato-cancérologie Centre Expert des Métastases Osseuses (CEMOS), Hôpital Lyon Sud, Hospices Civils de Lyon – INSERM U1033, Université de Lyon
Immunothérapie du cancer du poumon – Étude de la réponse des métastases osseuses des cancers pulmonaires non à petites cellules aux inhibiteurs de checkpoints immunitaires – IMMUNOS (Axe 2)
Le projet vise 3 objectifs :
- Caractériser le microenvironnement immunitaire d’une métastase osseuse de cancer bronchique non à petites cellules chez l’homme, à partir de biopsies pulmonaires et osseuses.
- Évaluer la différence de réponse thérapeutique aux ICI3 entre des souris immunocompétentes développant une tumeur sous cutanée (injection de cellules tumorales pulmonaires ou mammaires exprimant PDL1) et des souris immunocompétentes développant des métastases osseuses (injection intra-tibiale des mêmes cellules tumorales).
- Analyser et comparer l’évolution de l’environnement immunitaire de la moelle osseuse des animaux développant des tumeurs sous-cutanées par rapport à ceux développant des métastases osseuses que ces animaux soient ou non traités avec des ICI (évolution naturelle vs sous traitement).
Anouk EMADALI
PhD, HDR, Chef de projet Recherche CHUGA
Pôle Recherche et Innovation, Centre Hospitalier Universitaire Grenoble AlpesEquipe Epigénétique Translationnelle, Institut pour l’Avancée des Biosciences, UMR INSERM U1038 / CNRS 5309 / Université Grenoble Alpes
Cibler un nouveau réseau oncogénique impliqué dans la résistance thérapeutique des lymphomes B (Axe 2)
Le projet poursuit 3 objectifs :
- Explorer les partenaires moléculaires qui pourraient contrôler la localisation de CYCLON dans les cellules tumorales pour mieux comprendre son rôle dans le cancer et la résistance thérapeutique ;
- Évaluer l’impact de CYCLON sur la structure, la dynamique et la fonction nucléolaires en lien avec la prolifération cellulaire et la réponse au traitement dans l’objectif d’identifier des cibles thérapeutiques actionnables en aval ;
- Confirmer le potentiel de CYCLON comme facteur prédictif dans les DLBC4 et effectuer une validation préclinique et clinique d’autres facteurs prédictifs ou cibles thérapeutiques associées sur des lignées cellulaires et des modèles animaux.
Professeur Anne GOMEZ
Département de pathologie, Institut universitaire du cancer de Toulouse
Comprendre les mécanismes de résistance au traitement chimiothérapique dans les ostéosarcomes de haut grade pédiatriques impliquant l’environnement immun macrophagique et sa modulation hypoxique (Axe 2)
Le projet en 3 points :
- Identification de nouveaux biomarqueurs à partir d’échantillons d’ostéosarcome de patients mauvais répondeurs et chimiorésistants ;
- Séquençage de l’ARN tumoral sur 45 échantillons et analyse du taux de métabolites à l’intérieur de la tumeur, au niveau des zones de résistance, afin d’identifier les voies de signalisation impliquées dans la chimiorésistance (voies immuno-hypoxiques) ;
- Analyse cellulaire visant à cartographier l’hétérogénéité des zones de chimiorésistance intratumorale puis validation des résultats dans des modèles précliniques et sur des patients mauvais répondeurs.
Docteur Fabienne MEGGETTO
Directrice de recherche CNRS, Centre de Recherches en Cancérologie de Toulouse
Comprendre la pathogenèse et la résistance thérapeutique des lymphomes anaplasiques à grandes cellules pédiatriques associés à la tyrosine kinase oncogénique ALK (Axe 2)
L’objectif principal du projet est de déterminer si les ARNcirc peuvent être utilisés comme biomarqueurs plasmatiques prédictifs et/ou pronostiques de la résistance et/ou de la rechute des patients LAGC5 ALK+ à la chimiothérapie, et s’ils peuvent servir de cibles thérapeutiques pour de nouvelles approches. Pour y parvenir, les chercheurs vont, dans un premier temps, identifier une dizaine d’ARNcirc candidats associés à la résistance dans des échantillons de tissus obtenus lors du diagnostic et au moment de la rechute, qu’ils compareront à des échantillons de tissu sain. Ils seront ensuite séquencés, évalués in vitro puis testés in vivo. Une étude approfondie sera menée sur les candidats ayant l’effet le plus marqué sur la chimiorésistance, afin de déterminer leur valeur comme cibles thérapeutiques, puis leur capacité prédictive et pronostique sera évaluée sur des biopsies liquides.
Guilia VANONI
Chercheuse post-doctorante, Institut Curie, Paris
Cancer ovarien séreux de haut grade : Compréhension des mécanismes de résistance aux thérapies ciblées ou à l’immunothérapie pour le développement de nouvelles combinaisons thérapeutiques (Axe 2)
La collecte d’échantillons (tumeurs non traitées, tissus ovariens sains…), à des fins de séquençage de l’ARN de cellule unique, servira à mesurer le niveau d’expression des gènes des cellules myéloïdes et endothéliales (profilage transcriptomique), et à identifier les interactions-clés entre ces cellules, ainsi que les voies de modulation de la réponse immunitaire mises en place. Une analyse approfondie par cytométrie en flux multiparamétrique réalisée sur des biopsies précisera le phénotype des cellules myéloïdes et endothéliales infiltrant la tumeur. Enfin, l’équipe confirmera leur localisation et leur co-expression grâce à la cytométrie de masse par imagerie, puis validera leur intérêt comme biomarqueurs prédictifs de réponse et résistance dans une cohorte de patientes atteintes d’un HGSOC6.
Professeur Catherine RIOUFOL
Pharmacien, Hospices Civils de Lyon, Université Claude Bernard Lyon 1 – EA3738 CICLY
Évaluer l’impact des inégalités sociales sur l’efficacité du programme de suivi éducatif ville-hôpital ONCORAL des patients traités par anticancéreux oraux (Axe 3)
D’une durée totale de 18 mois (dont 12 mois pour le recrutement), l’étude va porter sur 180 patients traités en ambulatoire et bénéficiant du programme Oncoral. Un premier entretien sera mené à leur inclusion afin d’établir leur profil social (niveau d’instruction, revenus du foyer, isolement, catégorie professionnelle), et d’évaluer leur littératie7 en santé, leur qualité de vie, leur consommation de psychotropes (anxiolytiques, antidépresseurs, somnifères), leur recours aux thérapies complémentaires (notamment à la phytothérapie), et leur satisfaction relative au traitement. Un second entretien sera mené 6 mois après, à la fin de l’étude, pour réévaluer les quatre derniers critères. La doseintensité relative de l’anticancéreux oral à 6 mois (rapport entre la dose prescrite et la dose théorique) et l’évolution des scores entre les deux entretiens permettront de mesurer l’impact de la littératie en santé et des déterminants sociaux sur l’efficacité du programme Oncoral.
Corinne Blachier-Poisson, présidente du Fonds, et le Pr Jean-Yves Blay, président de son Comité scientifique, reviennent en images sur les résultats de cette nouvelle édition.
Pour en savoir plus, consulter la page de l’appel à projets sur le site amgen innovations
Un Fonds au cœur de l’innovation
“Le Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain vient concrétiser notre volonté de soutenir les équipes de recherche portant une forte dimension d’innovation. Grâce à cela, nous contribuons à l’émergence des solutions de santé utiles et bénéfiques pour les professionnels et les patients” Souligne Corinne BLACHIER-POISSON, Présidente du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain.
Doté de 3,6 millions d’euros, le Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain soutient le financement d’initiatives dans les sciences de la vie, mais aussi dans les sciences humaines et sociales via le lancement d’appels à projets annuels auprès d’équipes de recherche, d’associations de patients ou de professionnels de santé.
Ce Fonds s’appuie sur un Comité scientifique. Nommés par le Conseil d’Administration du Fonds Amgen France pour la Science et l’Humain, les membres du Comité scientifique sont des personnalités qualifiées indépendantes et bénévoles, reconnues pour leurs réalisations dans leur domaine d’expertise. Leurs missions : élaborer les thématiques des trois premiers appels à projets, évaluer les candidatures soumises et recommander les lauréats au Conseil d’Administration.
Post réalisé en partenariat avec le laboratoire Amgen