L’enquête « Vos traitements et vous ? » conçue par le Pr Catherine Tourette-Turgis, fondatrice de l’Université des Patients, en partenariat avec Pfizer, livre des résultats inédits sur les enjeux de l’observance côté patients. Découverte.
Au-delà du nombre de participants (plus de 1 300 personnes touchées par une maladie chronique), “Vos traitements et vous ?” est un appel à la réflexion pour mieux cerner ce phénomène complexe et multifactoriel.
La non-observance, une triple réalité
En premier lieu, il est important de rappeler que la non-observance ne s’envisage pas sous un prisme unique : elle est complexe et diffère en fonction des individus, des traitements et même des situations. Les résultats de l’enquête permettent cependant d’identifier trois dimensions dans ce phénomène.
- L’oubli du traitement, un phénomène lié à la prise en charge : pour 44 % des répondants, ne pas prendre ses médicaments s’explique par un oubli. Cette non-observance concerne indistinctement tous les profils (patients jeunes, âgés, hommes, femmes, etc.) et toutes les pathologies avec des tendances plus ou moins marquées.
- La modification du traitement, une réalité : 29 % des répondants disent modifier leur traitement d’eux-mêmes. Trois variables entrent en jeu : ce sont davantage des femmes, des patients de moins de 60 ans ou des patients diagnostiqués depuis plus de 2 ans qui ont tendance à adapter le plus leur traitement.
- Confiance, gêne : des sentiments contradictoires envers ses médicaments : parmi les autres enseignements apportés par cette enquête, il est à noter que 82 % des répondants ont confiance dans leur(s) médicament(s).
L’observance, un enjeu complexe
La prise d’un traitement est une pratique influencée par différents paramètres peu explorés jusqu’alors.
- La situation personnelle du patient et le rôle des proches :« Le contexte socio-économique du patient, mais aussi familial (travail de nuit, vie en couple, rupture sociale…) a une importance primordiale dans la gestion du traitement » note Mina Daban, Présidente de l’association LMC France. Un constat confirmé par le fait que 35 % des répondants considèrent que leur conjoint pourrait jouer un rôle essentiel pour améliorer leur observance et 21 % soulignent l’importance des proches (n=1 183).
- La relation médecin-patient primordiale : la non-observance peut aussi être le fait d’individus qui ne comprennent pas l’intérêt de prendre leur médicament. Cela nécessite donc un travail important entre soignant et patient : « Un patient bien informé sera plus observant » remarque Mina Daban.Pour 32 % des répondants, le médecin traitant pourrait jouer un rôle essentiel dans leur observance. Pourtant, seuls les changements ou oublis importants semblent faire l’objet d’une discussion quasi systématique avec celui-ci. « Quelque part, on est toujours un peu enfant et on a peur d’être le mauvais élève face au médecin » explique Rolande Guastalli, patiente expert ANDAR (Association Nationale de Défense contre l’Arthrite Rhumatoïde).
Source : Pfizer