, l’Association des entrepreneurs de l’innovation en santé, a présenté le 15 février le « Panorama HealthTech 2021 », étude annuelle dédiée aux start-up et PME françaises des technologies innovantes de la santé. Découverte.
Réalisé en partenariat avec Bpifrance, la banque publique d’investissement, Euronext, première bourse paneuropéenne, et EY, leader mondial de l’audit, du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions, ce panorama dresse un état des lieux de la filière Healthtech en France.
« Nous sommes très heureux de présenter cette nouvelle édition du « Panorama HealthTech », document annuel de référence de notre écosystème qui compte aujourd’hui plus de 2 000 entreprises très diversifiées (, medtech, e-santé, diagnostic, …). En 2021, forte de son gisement d’innovation et, forte de son réseau d’entrepreneurs de plus en plus expérimentés, la filière HealthTech a franchi un nouveau cap de développement et de croissance qui s’est traduit dans la progression de ses solutions vers les patients. Dans ce contexte, les dispositifs de Relance et du Plan Innovation Santé 2030, apportant un soutien sans précédent de la recherche jusqu’au patient, en passant par l’industrialisation sur le territoire, devraient garantir à cette dynamique la capacité et la confiance pour répondre aux défis de la santé de demain » explique Franck Mouthon, Président de .
A retenir de ce panorama :
- Avec 79% des entreprises de HealthTech ayant recruté de nouveaux collaborateurs en 2021, la filière est dynamique et pourvoyeuse d’emplois, pour la plupart hautement qualifiés
- Les start-ups HealthTech françaises ont collecté un montant record de 2,3 Mds € soit une croissance de près de 50% par rapport à 2020
- L’année 2021 a été marquée par la 9ème édition du CSIS qui a traduit l’ambition de l’État de positionner la comme première nation européenne innovante et souveraine d’ici 2030 avec une dotation de 7 milliards d’euros
- L’État via Bpifrance a apporté son soutien financier inédit à hauteur de 1,2 Mds € soit plus de 4 fois qu’en 2020
9 points à retenir sur l’écosystème HealthTech
1/ La HealthTech française, une filière dynamique et diversifiée avec plus de 2000 entreprises
427 entreprises ont participé à l’étude et ont généré un chiffre d’affaires de 800 M€ en 2020 soit en moyenne 2,3 M€ par entreprise.
2/ Une filière créatrice d’emplois, la majorité hautement qualifiés
En 2021, les entreprises de l’étude ont généré plus de 10 000 emplois directs, 79% des entreprises ont recruté. En 2022, elles prévoient plus de 2 000 recrutements et 87% des emplois à pourvoir sont dans la R&D et production.
3/ Une forte porosité entre les domaines medtech et e-santé
D’une manière générale, il a été constaté que 47% des solutions digitales d’e-santé développées ou commercialisées sont des dispositifs médicaux (DM) et pour 82% de ces DM, ils sont marqués CE ou sont en cours de marquage. Plus de la moitié des solutions d’e-santé intègrent de l’intelligence artificielle. L’amélioration de la prise en charge et du suivi, l’optimisation du parcours de soins et la prévention sont les principales finalités des innovations digitales en santé.
4/ La Recherche et Développement et la propriété intellectuelle (PI), au cœur des enjeux et des investissements
- 49% des HealthTech créées à partir de recherches provenant de la sphère publique
- Les Organismes de Transfert de Technologies (OTT) participent, en moyenne au capital de 27% des startups issues de la recherche publique avec une prise de participation en médiane de 8%,
- 1,1 Md€ investis en Recherche et & Développement en 2020, en moyenne 3,6 M€ par entreprise (+ 20 % vs. 2019)
- La R&D représente le premier poste de dépenses des entreprises
- 69% des HealthTech ont déposé au moins 1 brevet (idem en 2020) et 54% comptent en déposer dans le futur afin d’assurer la croissance de leur entreprise
- Un besoin en accompagnement : 2/3 des entreprises seraient favorables à ce que les pouvoirs publics lancent des initiatives pour les accompagner dans leur stratégie de PI
5/ Une dynamique partenariale forte en 2020 et 2021
En Europe, plus de 6 000 accords de licence et partenariats ont été signés entre 2017 et 2021 par les acteurs européens de la santé. Les années 2020 et 2021 ont été des années record en nombre d’opérations et de montants. Les produits issus des biotechnologies sont très divers et représentent la majorité des collaborations.
En , avec 53% des partenariats, les acteurs de recherche publics sont les principaux partenaires des HealthTechs françaises. Les accords industriels sont en légère augmentation (33% en 2021 vs. 31% en 2020). Un tiers des partenariats sont menés à l’international et les collaborations R&D demeurent majoritaires.
Les HealthTech françaises collaborent en premier lieu avec des partenaires européens.
6/ La HealthTech, une filière aux ambitions mondiales et qui gagne en maturité
- 1 entreprise sur 5 possède au moins une filiale à l’étranger
- Les États-Unis font figure de destination numéro 1
- 50 % des et medtech de plus de 10 ans sont implantées à l’international
- La moitié des dispositifs médicaux (DM) sont commercialisés ou en cours d’enregistrement
- Les marchés les plus visés sont les États-Unis, l’Europe et l’Asie.
7/ Des difficultés d’accès au marché qui demeurent importantes
- Seules 10% des HealthTech ont bénéficié d’un avis sur le développement et l’accès précoce au marché auprès des autorités de santé françaises
- Seules 5% ont bénéficié d’un dispositif d’accès précoce (Autorisation Temporaire d’Utilisation, Forfait Innovation…)
- Pour les sociétés d’e-santé, l’accès au marché et au remboursement est la première préoccupation des entrepreneurs dû entre autres, à un manque de lisibilité sur la prise en charge des solutions et le modèle économique à adopter.
8/ Une fiscalité attractive et des signaux positifs de soutien de l’innovation santé en
- Allongement de la durée d’éligibilité du statut de la Jeune Entreprise Innovante (JEI) de 3 ans
- 53% des HealthTech sont actuellement éligibles au statut de la JEI, celles ne l’étant pas pour des raisons d’âge principalement.
- Cette nouvelle mesure permet aux entreprises de moins de 11 ans de pouvoir disposer du statut de la JEI (contre 8 ans auparavant), reflétant davantage la durée de développement de produits innovants en santé.
- Création du Crédit d’Impôt Collaboration de Recherche (CiCo)
- Un dispositif en faveur des HealthTech et des partenariats de recherche publics/privés, permettant de pallier la fin du dédoublement du CIR associé aux dépenses menées avec des organismes publics.
9/ Le financement
Des levées de fonds record en HealthTech en 2021
2,3 Mds € ont été levés par des HealthTech françaises en croissance de près de 50% par rapport à 2020. « C’est une année historique. Les levées de fonds des HealthTech françaises ont atteint au total 2,3 Mds € dont 1,6 Mds (versus 0,9 en 2020) en capital risque qui reste la première source de financement de la HealthTech en . La figure au 2ème rang en nombre d’opérations en capital risque avec un ticket moyen de 13 M€ (versus 8 M€ en 2020) soit une augmentation de 63%.» explique Cédric Garcia, Partner chez EY.
Dans sept des principaux pays de l’Europe, les fonds levés en 2021 atteignent 21,9 Mds€ dont 9,2 Mds € en capital-risque soit une augmentation de 55% des montants levés en capital-risque par rapport à 2020. Au niveau mondial, le financement global par le capital-risque et les IPOs par des sociétés européennes et américaines s’est élevé à 55 Mds € en 2021, en croissance de 41% par rapport à 2020. Sur ce montant, le capital-risque a représenté un total de 32,5 Mds € dont 10,3 Mds € par des sociétés européennes (versus 6,5 Mds € en 2020) soit une croissance de 58%.
Un soutien exceptionnel de l’État pour la filière santé en 2021
« 2021 est une année exceptionnelle avec un fort soutien financier des acteurs de la HealthTech : 1,2 Mds€ d’aides ont été attribués sur ce secteur pour accompagner près de 850 projets en aide à l’innovation et en aide à l’industrialisation soit plus de quatre fois plus qu’en 2020. Le poids de la HealthTech par rapport aux aides totales a augmenté de 20% en 2019 à 33% en 2021 sur 3,7 Md€ de budget total » poursuit Rosalie Maurisse, Directrice Innovation Santé chez Bpifrance.
En effet, le plan de relance a permis de soutenir fortement l’investissement, la modernisation et la relocalisation des entreprises de la Healthtech avec 830 M€ d’aides à l’industrialisation. Une forte activité des entreprises qui développent des produits pour lutter contre la Covid-19.
Le gouvernement a également lancé le 4ème Plan Investissement d’Avenir doté de 20 Md€ sur cinq ans, dont une enveloppe dédiée de 2 Mds€ pour les 3 stratégies d’accélération en lien avec la santé numérique, la biothérapie et bioproduction et les Maladies Infectieuses et Émergentes (MIE). Bpifrance a déjà mis en place des programmes permettant de soutenir 53 projets pour 100 M€ d’aides dans ces 3 secteurs.
En 2021, Bpifrance a mis en place des programmes permettant de soutenir 53 projets pour 100 M€ d’aides. Les actions vers les entreprises vont se poursuivre en 2022 afin de soutenir ces secteurs prioritaires et accompagner la feuille de route.
Depuis le début de la crise, l’État a financé à hauteur de 856 M€ les entreprises qui luttent contre la Covid (vaccins, diagnostics, thérapeutique).
Bpifrance poursuit également sa dynamique d’accompagnement avec le Hub (12 startups accompagnées) et d’investissements en fonds propres avec 158 M€ investis au capital des sociétés de HealthTech et 205 M€ dans des fonds de capital-risque HealthTech en 2021.
Un marché boursier HealthTech très dynamique en 2021
A fin 2021, ce sont ainsi 131 entreprises HealthTech (dont 75 françaises) qui sont cotées sur les marchés d’Euronext, représentant une capitalisation boursière totale de 59,6 milliards d’euros. En un an, la capitalisation boursière des HealthTech françaises est passée de 12,9 à 16,2 Mds€ (en dépit de résultats cliniques décevants de plusieurs leaders). Cette performance a été notamment portée par Valneva et sa technologie vaccinale contre la Covid-19.
Après une année 2020 principalement sous le signe de la revalorisation du secteur, 2021 a été une année de faible volatilité boursière dans un contexte où la pandémie de la Covid-19 a paru maîtrisée. « Cette année 2021 aura renforcé la place d’Euronext comme 1ère place de cotation de la HealthTech en Europe. Dans le sillage de la hausse des principaux indices boursiers, une vague historique de nouvelles cotations de sociétés technologiques a vu le jour, notamment dans la HealthTech avec 17 nouvelles cotations dont 7 françaises à Paris qui représentent 101 M€ levés. Il s’agit de la meilleure année en montants de fonds levés ainsi qu’en nombre d’opérations depuis 2017 » conclut Delphine d’Amarzit, CEO d’Euronext Paris.
Cette année a démontré que les HealthTech européennes étaient en mesure de lever des montants significatifs pour soutenir leur développement une fois cotées sur les marchés Euronext.
Proche du montant record de l’année passée, près de 1,8 Md€ (vs 2,3 Mds€ en 2020) ont été levés, via des opérations plus concentrées (47 vs 101) :
- 5 opérations à plus de 50 M€ de capitalisation boursière ;
- 19 placements privés pour un total de levées de 346 M€ d’euros dont les Françaises Transgene (34 M€), Gensight (30 M€), ou encore Valbiotis (16 M€) ;
- 7 offres publiques pour un montant total levé de 1,14 Md€, avec notamment ArgenX pour un montant de 955 M€, et la double-cotation de NYXOAH, qui après son IPO sur Euronext Bruxelles en 2020 avec 85 M€ levés, a levé 78 M€ lors de son IPO au Nasdaq.
La cotation de nouveaux véhicules boursiers, les SPAC, s’est nettement accentuée en Europe en 2021, avec 22 nouveaux SPACs sur Euronext dont 2 dans le secteur des Healthcare.
Le bassin d’investisseurs présents au capital des sociétés HealthTech sur Euronext a continué à se renforcer (+ de 700 institutionnels) et à s’internationaliser, les investisseurs américains et en provenance du UK étant les plus représentés (38,5% et 17,5% respectivement).
En parallèle, les fonds européens ont vu significativement augmenter les moyens en leur possession sur 2021 avec plus de 10 Mds€ de collecte pour un total de 88 Mds€ sous gestion. Dans cet univers, les fonds spécialistes de la ont bénéficié de 745 M€ d’argent frais pour un total de 11 Md€ sous gestion.
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