Forum Patient Pfizer : le progrès numérique pour optimiser le parcours de soin

Le 26 novembre dernier s’est déroulée la treizième édition en 100% virtuelle du Forum Patient organisé par Pfizer. Retour sur les débats et échanges de cette édition. Seconde partie.

Cette treizième édition Forum Patient Pfizer intitulée « Le collectif au service du patient, une nécessité pour répondre aux nouveaux enjeux de santé ? » était centrée sur l’action collaborative comme modus operandi pour amplifier les résultats développés et d’apporter des réponses aux nouveaux enjeux de santé.

Nous avons vu dans un précédent billet que la parole collective est une force au service des patients.

Le sujet de la révolution digitale que nous vivons au service du patient a été également abordé au cours de la table-ronde « Exploiter le progrès numérique pour favoriser l’accompagnement du patient tout au long de son parcours de soin ».

Pour débattre et échanger sur ce sujet, plusieurs acteurs ont témoigné de l’impact du numérique face à la crise sanitaire :

  • Frédéric BARDEAU, Président et co-fondateur de Simplon foundation et Bleu Blanc Zèbre
  • Docteur Bertrand MENNECIER, Onco-pneumologue, CHU de Strasbourg
  • Sabrina ALBAYRAK, Directrice générale Arbytrium
  • Eric BALEZ, Vice-président de l’association AFA Crohn RCH France

Le numérique : une solution face à la crise

La crise sanitaire que nous traversons bouleverse nos repères et nos habitudes. Le numérique en santé a été fortement impacté durant cette période. Très rapidement les acteurs de santé se sont mobilisés pour offrir des solutions digitales pour accompagner les patients face à la covid-19 et maintenir le mieux possible le suivi des soins pour l’ensemble des pathologies. Découvrez des retours d’expérience sur cet impact du numérique.

“ Le numérique doit servir à aider les gens et être au service des patients et des soignants”

Pour introduire ce sujet du progrès numérique, Frédéric Bardeau rappelle « qu’il existe une véritable fracture numérique en France. Près de 18 millions de Français qui sont en difficulté avec le numérique pour des usages du quotidien soit près de 20% de la population ».

Cette difficulté d’accès au numérique a également été observée pendant cette crise sanitaire pour les patients dans le maintien du lien avec l’entourage. « Pendant le 1er confinement nous avons monté avec Simplon une grande chaîne de solidarité baptisée “Gardons le lien” avec de nombreuses entreprises du numérique. Partant du constat que les patients atteints du covid étaient isolés, sans possibilité de garder le lien avec la famille, nous avons collecté de l’argent, du matériel et des tablettes que l’on a distribué dans les hôpitaux, EPHAD… Plus de 20 000 tablettes et ordinateurs ont été livrés dans plus de 1 500 établissements » ajoute-il.

Au cours de cette crise sanitaire de nouveaux usages ont été découverts notamment autour de l’éducation thérapeutique du patient. « Le numérique peut apporter de la valeur en termes de prévention, d’observance et d’accompagnement du patient. On a constaté que les chargés d’ETP dans les établissements disposaient de peu de moyens pour accompagner à distance les patients ou les aidants. Le matériel déployé dans les établissements permet ainsi de les accompagner dans cette nouvelle forme d’accompagnement. »

En conclusion, selon lui, « le numérique doit servir à aider les gens et être au service des patients et des soignants ».

“ Généraliser la pratique du suivi à distance via le numérique ”

Le suivi à distance s’est fortement développé au cours de cette crise sanitaire. De nouvelles solutions ont dû s’adapter pour répondre aux nouvelles problématiques rencontrées comme en témoigne le Docteur Bertrand Mennecier.

« La solution AKO@PRO que nous avons déployé à Strasbourg offre de nombreux avantages. Elle permet de maintenir le lien entre la ville et l’hôpital via une solution connectée tout en maintenant un lien humain avec une infirmière qui passe au domicile du patient. Le pharmacien et le médecin généraliste sont aussi connectés pour suivre le parcours de soin du patient. Face à la crise nous avons sollicité des industriels et association de patients pour récolter des dons afin de numériser l’ensemble de la solution et équiper les patients en tensiomètre, saturomètre etc… »

De nouveaux usages ont donc été créés et vont perdurer au-delà de la crise comme le confirme le Docteur Mennecier. « L’objectif est de généraliser cette pratique du suivi à distance via le numérique sur l’ensemble du CHU et d’ouvrir à d’autres thérapeutiques que les thérapies orales ».

“ Ce qui est remarquable c’est la réactivité, la créativité, les synergies qui ont été créées dans cette situation d’urgence ”

La période du confinement et de la crise que nous traversons a permis de voir émerger de nombreuses initiatives digitales pour accompagner les soignants et les patients. Exemple avec la plateforme Entraide déployée par Arbytrium. « La plateforme entraide est née de cette crise sanitaire. Face à la sidération de la situation, aux enjeux éthique ou organisationnels et à l’incertitude qui s’est inscrite dans la durée, nous avons construit, grâce à l’intelligence collective, une solution pour accompagner les professionnels sur le terrain, directeurs d’établissements, médecins, infirmiers, aides-soignants… » indique Sabrina ALBAYRAK.

« Ce qu’il est remarquable avec ce projet, c’est la réactivité, la créativité, les synergies qui ont été créées dans cette situation d’urgence. Il s’agit d’un véritable espace d’échanges, entre pairs pour les professionnels du sanitaire et du médico-social où ils peuvent poser des questions sur des enjeux humains ou organisationnels, partager des documents ressources ou partager leurs bonnes pratiques » ajoute-t-elle.

Face à la crise qui perdure la plateforme continue d’évoluer.  « La plateforme est ouverte aux associations de patients pour partager des appels à projets, des appels aux dons. La plateforme permet à la fois de poser ses questions et partager ses bonnes pratiques » conclut-elle.

“ Une association de malades est capable d’innover ”

Les associations de patients se sont également mobilisées en s’appuyant sur le numérique comme le souligne Eric BALEZ, Vice-président de l’association AFA Crohn RCH France. « Au sein de l’association, nous pratiquons de l’ETP depuis une douzaine d’années. Face aux problématiques rencontrées par certains patients pour assister à des séances d’ETP notamment à l’hôpital, nous avons créé il y a 2 ans des séances ETP à distance que l’on a appelé e-accompagnement pour une démarche individuelle. Face au covid nous avons dû repenser l’approche de manière collective. Avec un groupe de e-patient experts nous avons monté des ateliers pour les patients. »

Le numérique permet notamment à certain patient de pouvoir accéder plus facilement à l’éducation thérapeutique via des séances à distance. « Avant la crise, les CHU avaient tendances à fermer la porte aux e-ETP arguant que rien ne pouvait remplacer le présentiel. Pendant le confinement, ils nous ont sollicité pour réaliser des e-ETP. L’avantage d’une organisation comme la nôtre est de pouvoir apporter une réponse rapide. Nous avons pu aider des CHU et CH dans l’accompagnement des patients en créant des outils permettant de créer des ateliers. Des ateliers clé en main en présentiel ou en visioconférence sont proposés aux soignants » indique-t-il.

« Nous avons montré qu’une association de malades est capable d’innover, de créer des choses. Le numérique est une manière de pouvoir intégrer les patients experts dans les programmes ETP avec une approche plus expérientielle de la maladie » conclut-il.

Le numérique a démontré pendant cette crise qu’il était possible de créer des solutions rapidement au service des patients tout en décloisonnant les acteurs. La principale limite du progrès numérique réside dans la fracture numérique territoriale ou sociale bien présente en France.

Post réalisé en partenariat avec le laboratoire Pfizer

 

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