La société d’étude B3TSI, en partenariat avec Egora, Medisite, e-Santé et Pharmaceutiques, a mené une enquête sur les Français et le Dossier Médical Partagé. Découverte.
Initié par la loi du 13 août 2004, le DMP (Dossier Médical Personnel avant 2015, Partagé depuis) a vécu de nombreuses vies avant d’arriver dans les foyers, les cabinets médicaux et autres établissements de santé en novembre dernier. Mythe quasi fondateur de la e-santé française, cet outil a déjà conquis plus de 5 millions d’usagers en France en quelques mois d’après l’Assurance Maladie. « Ce chiffre est corroboré par l’enquête – Les Français et le Dossier Médical Partagé, de l’ouverture aux usages – que nous avons menée et démontre bien que le DMP est aujourd’hui une réalité pour une part sans cesse croissante des Français » précise Alexis Bonis Charancle, Directeur associé de B3TSI.
88 % des personnes touchées par une maladie chronique connaissent le DMP versus 75 % des personnes sans maladie chronique. En toute logique, les malades chroniques sont plus nombreux à avoir créer leur DMP (18 % versus 11 %).
Un impact des campagnes de communication
Depuis le 6 novembre, l’Assurance Maladie a initié une vaste campagne pour faire connaître le DMP et sensibiliser à son ouverture par l’ensemble des usagers. Celle-ci semble porter ses fruits. Ainsi, ce sont 61 % de ceux qui connaissent le DMP qui déclarent en avoir entendu parler via un média, qu’il s’agisse d’un article ou d’une publicité.
Si les médias sont la 1re source d’information pour l’ensemble des répondants, l’origine de la connaissance du DMP pour ceux qui ont ouvert un DMP est dans l’ordre leur caisse d’assurance maladie (50 %), les médias (33 %) et en 3e position les pharmaciens (20 %). On constate ici la capacité d’accompagnement des caisses primaires d’assurance maladie auprès des usagers du système de santé.
D’ailleurs, pour le Dr Alain Trebucq, Président – Directeur général de Global Média Santé « Depuis que l’Assurance Maladie a pris la responsabilité du déploiement du DMP, on assiste à un changement de braquet. Il était temps ! Car le DMP est indispensable à la bonne coordination des soins, notamment pour les patients chroniques. On reste tout de même pantois devant un tel retard à sa mise en place alors qu’il existe depuis plusieurs années ailleurs que chez nous, par exemple en Euskadi, la province basque espagnole. »
D’autre part, il ne s’agit pas que d’une connaissance de principe. 2 personnes sur 3 connaissant le DMP précisent spontanément que celui-ci est un « carnet de santé numérique contenant leurs informations médicales, consultable par les professionnels ».
Cette importance de la communication autour du DMP et son redéploiement national depuis quelques mois est également démontré par la date de création de leur DMP par les Français : 3 sur 4 ont créé leur DMP depuis moins de 6 mois.
Le site DMP.fr plébiscité
Malades chroniques ou non, le choix des Français pour ouvrir leur DMP est celui de la simplicité. Ainsi, parmi ceux ayant un DMP, ils sont 65 % à l’avoir fait via le site www.dmp.fr.
Un intérêt croissant des Français
Si 13 % des Français ont ouvert leur DMP, pour quelles raisons les autres ne l’ont-ils pas encore fait ? Tout d’abord, 37 % n’y ont pas encore pensé ou n’ont pas eu le temps (seulement 31 % s’ils sont touchés par une maladie chronique) et 26 % ne savent pas comment le faire. Longtemps mis en avant, le manque de confiance dans la sécurité des données ne concerne que 13 % des répondants (mais 22 % de ceux touchés par une maladie chronique) ; loin après le manque d’information (20 %). À noter, seulement 1 % des répondants ont indiqué ne pas avoir ouvert leur DMP car ils pensaient que ce n’est pas utile.
D’ailleurs, après leur avoir présenté les fonctionnalités du DMP, ce sont 87 % des Français qui se disent intéressés par la création de leur DMP. Attention toutefois, car 15 % des personnes touchées par une maladie chronique déclarent qu’elles ne le feront pas (versus 8 % des non malades).
Comme pour ceux l’ayant déjà ouvert, les Français qui se déclarent intéressés se tourneront d’abord sur Internet pour créer leur DMP (60 %) mais également largement plus vers leur médecin (30 %). Preuve que ce dernier a encore toute sa place à l’heure du numérique en santé.
Enquête réalisée par B3TSI auprès d’un échantillon de 1 027 personnes, représentatif de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas : âge, sexe, région UDA9, taille d’agglomération, type de CSP) incluant 350 personnes touchées par une maladie chronique. Les interviews ont été réalisés par questionnaire auto-administrés en ligne du 20 mars au 4 avril 2019.
Source : B3TSI