Tribune du 14 novembre 2013 pour le Club Digital Santé
La multiplication des ressources web liées à la santé au cours des dernières années a entraîné un nouveau phénomène : la cybercondrie ou hypocondrie 2.0. Explication.
Une étude menée en Grande-Bretagne en 2010 a démontré que de plus en plus de gens cherchent l’explication de leurs malaises ou de leurs maladies sur le web. Vous me direz, rien d’alarmant. Mais quand l’internaute, après de multiples recherches sur le web, s’autodiagnostique un cancer plutôt qu’une simple angine ou qu’un simple rhume, ce n’est plus la même chose. Selon cette étude britannique, près de 60% des adultes seraient concerné. Le tiers de ceux qui ont des maux de tête sont convaincus qu’ils souffrent de migraines, voire d’une tumeur et 28% des gens qui ont mal au ventre penchent plutôt pour une appendicite.
Une tendance qui s’accélère
Cette année, une nouvelle étude menée au sein de l’Université Baylor (Etats-Unis) et publiée dans le journal Cyberpsychology, Behavior and Social Networking a démontré à quel point l’intolérance à l’incertitude (propension à croire qu’un événement négatif puisse de produire, malgré sa faible probabilité) contribue à la cybercondrie. Cette étude a été menée auprès de 512 personnes en bonne santé, âgées en moyenne de 33 ans. Résultats : 40% admettent ne pas aller chez leur généraliste et plus 50% disent préférer regarder sur Internet. Plus de femmes, environ 43 %, annulent une visite chez leur généraliste contre 37 % d’hommes.
Comme chacun le sait, rien ne remplace une visite chez son médecin pour établir un véritable diagnostic. La probabilité d’un mauvais diagnostic en se contentant de recherches sur le web étant trop importante.
Face à ce phénomène et la multiplicité de réponses santé disponibles en ligne, souvent non adaptées, la nécessité d’une certification des ressources santé sur le web fiable, basée sur des critères de qualité et promue auprès du grand public est de plus en plus grande…
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