Information médicale : impact du digital sur la pratique des médecins

La FNIM (Fédération nationale de l’information médicale) avec le soutien du SPEPS (Syndicat de la Presse et de l’Édition des Professions de Santé) a mené une étude sur l’impact de l’information médicale sur la pratique des médecins. Découverte.

Les médecins n’ont jamais reçu autant d’informations médicales, désormais multicanales, en temps réel et proposées par un florilège d’acteurs issus de la presse professionnelle, des sociétés savantes, des laboratoires pharmaceutiques mais aussi des médias grand public et des réseaux sociaux dont les patients se font désormais le relais.

Dans ce contexte de surabondance de l’offre et de sur-sollicitation des médecins, il a semblé nécessaire à la FNIM de lancer avec l’institut BVA, et en partenariat avec le SPEPS, une étude de perception de l’information médicale par les médecins et les conséquences sur l’évolution de leurs pratiques professionnelles.

La FNIM et BVA se sont attachés à sonder les professionnels lors d’une phase quantitative (200 médecins généralistes) pour cadrer l’état des lieux mais aussi, par le biais d’une enquête qualitative en ligne auprès de 12 médecins, pour comprendre quels étaient les comportements et les attentes des médecins vis-à-vis de l’information médicale.

Féminisation et bascule vers le digital

La féminisation de la profession bouscule l’ordre établi et défie les acteurs historiques. En effet, l’étude BVA révèle que les nouveaux usages seront avant tout sous l’influence des femmes. Il est entendu que ces résultats doivent être mis dans le contexte de féminisation de la population des médecins généralistes, désormais majoritaires chez les moins de 45 ans.

Ainsi, l’étude montre que pour 44 % des femmes interrogées, la principale source d’information dans le cadre de leur pratique professionnelle sont les sites internet des autorités de santé, suivis par la base VIDAL et les autres bases de données. Les sites internet spécialisés en santé et les sites internet réservés aux professionnels de santé (autres que ceux des laboratoires) grimpent sur la troisième marche du podium (31 % des femmes interrogées). La visite médicale en face à face n’est citée que par 19 % des femmes, un résultat à l’opposé des répondants masculins qui eux, la plébiscitent encore avec un score de 48 %.

« Je vois de moins en moins de délégués médicaux… Je privilégie les congrès et les formations proposées sur les lieux où j’interviens, les informations et formations accessibles par internet » témoigne une jeune médecin généraliste de 39 ans .

Les jeunes dessinent un système de santé plus collaboratif

Même s’ils cherchent à réduire fortement la prise de risque en se reposant principalement sur les « guidelines », les jeunes, internes et médecins installés, sont cependant avides de partage d’expérience insufflant de facto plus de coopération et d’interprofessionnalité comme en témoigne l’engouement pour l’exercice regroupé en maison ou centre de santé.

Lorsqu’on interroge les médecins sur l’émetteur d’information médicale influençant le plus leurs pratiques, les moins de 45 ans sont 44 % à déclarer un confrère alors que les plus de 55 ans sont 52 % à citer un laboratoire pharmaceutique. Il est à noter que la tranche intermédiaire des 45 à 54 ans sont 43 % à choisir une société savante, suivie par le média d’information médicale sur support digital (41 %) et le laboratoire pharmaceutique (35 %).

Industrie pharmaceutique : une relation ambigüe

Encore décriée pour sa surinformation commerciale, l’industrie pharmaceutique apparaît cependant comme la plus légitime pour parler d’innovation thérapeutique et soutenir les actions de formation. C’est certainement en réinventant la visite médicale que les laboratoires changeront durablement leur image.

A la fois citée comme 1er émetteur d’informations sur l’innovation médicale et source importante pour faire évoluer la pratique professionnelle, tant par les généralistes (25 %) que par les spécialistes (21 %) mais aussi comme 1er vecteur d’informations purement commerciales, sans intérêt pour le patient, l’industrie pharmaceutique entretient une relation ambigüe avec les médecins. Interrogés sur la dernière innovation médicale dont ils ont entendu parler, ils citent comme son premier émetteur l’industrie pharmaceutique (23 % des interrogés). Cette industrie prend encore plus d’importance lorsque les spécialistes sont interrogés sur les émetteurs d’information médicale leur ayant permis de faire évoluer leur pratique professionnelle, 45 % des spécialistes interrogés la plaçant en première position. Les sociétés savantes suivent avec 32 % des interrogés.

Source : FNIM (Fédération nationale de l’information médicale)

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