ChimiOrale : serious game pour patient atteint de cancer

Le groupe de cliniques Vivalto Santé  a lancé fin 2016 un  serious game pour accompagner les patients atteints de cancer et recevant une chimiothérapie ou une thérapie ciblée orale avant et pendant leur traitement : ChimiOrale. Découverte.

Développé au centre hospitalier privé (CHP) de l’Europe (Port-Marly, Yvelines), avec le soutien du laboratoire Roche, le serious game  ChimiOrale est un jeu éducatif qui vise à anticiper le développement de la chimiothérapie orale à domicile, estimée à 50% des séances en 2020.

« L’objectif essentiel est d’optimiser l’observance et le suivi des patients et de permettre d’élargir l’accès aux chimiothérapies et thérapies ciblées orales à des patients plus fragilisés« , a expliqué le Dr Ludmilla Ribière, médecin oncologue dans cet établissement. Le projet vise aussi à améliorer la coordination des professionnels de santé autour du patient et à optimiser le temps des oncologues, a-t-elle ajouté.

Ce jeu éducatif, accessible sur ordinateur, tablette et téléphone, est présenté au patient avant la prise du traitement, lors d’une consultation avec l’infirmière coordinatrice en éducation thérapeutique. S’il l’accepte, ses capacités à utiliser cet outil à la maison sont testées. Une fois à son domicile, le patient peut suivre son parcours de soins et répondre à plusieurs questions pour évaluer sa compréhension des informations transmises. Les réponses obtenues au jeu sont collectées à distance sur la plateforme de coordination appelée VivaltoLife.

En fonction de celles-ci et des demandes d’examens médicaux complémentaires de l’oncologue, l’infirmière organise la venue du patient en hôpital de jour pour valider définitivement le choix d’une thérapie orale. Sur cette journée, des rendez-vous seront organisés en fonction des besoins avec les différents professionnels (gériatre, psychologue, assistante sociale, diététicien, pharmacien,…). Les réponses données au jeu permettent d’adapter la prise en charge et le contenu des séances d’éducation thérapeutique.

Pendant le traitement, l’infirmière met le jeu en mode découverte (informations sur la vie quotidienne et la gestion du traitement). Le patient a accès à une ville en 3D dans laquelle il peut cliquer par exemple sur une maison (informations notamment sur les effets secondaires, le sommeil, la sexualité,…), l’hôpital (le connectant avec les acteurs de son parcours), un bateau (conseils pour les voyages), etc.

Au début de la prise en charge, il se connecte une fois par semaine puis tous les 15 jours. Il peut remplir des questionnaires et envoyer des photos à l’infirmière, par exemple sur un effet secondaire. S’il ne trouve pas de réponse à ses questions, il peut se connecter sur la plateforme VivaltoLife et se faire conseiller ou orienter vers un professionnel (oncologue, médecin traitant,…).

Prochainement la plateforme s’ouvrira à des professionnels de ville (pharmacien, médecin traitant, infirmiers libéraux…) ou des aidants choisis par le patient. Les professionnels auront accès aux fiches concernant les traitements de leurs patients, leurs comorbidités et les effets secondaires possibles.

Un comité scientifique, regroupant notamment des oncologues, des soignants et un représentant de Roche, a été créé pour travailler sur les impacts médico-économiques, le profil des patients et l’optimisation de la prise en charge des patients âgés.

Le projet est testé depuis juin au CHP sur une file active d’une centaine de patients. Aucun n’a refusé pour le moment d’entrer dans la démarche et la chimiothérapie orale à domicile a pu être élargie à des patients plus fragiles, a rapporté le Dr Ribière.

« Les premiers retours montrent qu’il n’y a pas de réticence des patients âgés, les enquêtes montrant même que ce sont ceux de plus de 60 ans qui sont les plus disposés à utiliser l’outil« , a expliqué Eric Laspougeas, directeur général délégué de Vivalto santé en charge des opérations.

Pour le moment le test se fait sur l’interaction entre le patient et l’établissement. Il sera ensuite mené sur la mise à disposition des informations aux acteurs de ville puis sur les échanges.

   

La plateforme VivaltoLife devrait évoluer pour intégrer de nouvelles prises en charge, par exemple par le biais d’objets connectés. Interrogé sur le développement d’autres « serious games », Daniel Caille a indiqué que cela pourrait se faire dans le champ de la chirurgie bariatrique, sur lequel le groupe est très présent.

Source : Vivalto Santé

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