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A la rencontre de Laurent Mignon

par Rémy Teston

Laurent MignonRégulièrement, je vous propose de partir à la rencontre d’un acteur du digital santé en France.

Aujourd’hui, partons à la rencontre de Laurent Mignon, Directeur Associé de l’agence LauMa communication.

Bonjour Laurent. Peux-tu te présenter brièvement ?

Bonjour Rémy. Tout d’abord merci pour cette invitation sur ton blog. Je co-dirige LauMa communication, une agence de relations aux publics. J’ai créé celle-ci, il y a déjà un peu plus de 4 ans, avec Emmanuelle Klein. LauMa a pour particularité d’avoir, depuis sa création, une forte activité en santé (70 % à 80 %) dont la moitié en e-santé.

A titre personnel, et en dehors d’être un accro des technologies médicales et de la e-santé au sens le plus large du terme (du très haut débit en santé au site Internet santé, en passant par les télémédecine, la simulation, les objets et applications mobiles de santé…), je suis Vice-Président du collège agences et prestataires de services de l’association Isidore Santé (http://isidore-sante.fr) et membre de la commission services du pôle de compétitivité Cap Digital (www.capdigital.com), où j’évalue des projets en e-santé.

Avec LauMa Communication vous accompagnez différents acteurs du monde de la santé. Quels sont aujourd’hui les acteurs les plus « digitaux » ?

Bien évidemment les start-ups puisqu’elles sont nées avec le digital, puis les entreprises du dispositif médical implantable, de l’imagerie… pour qui la e-santé fait partie de leur ADN – d’ailleurs, il est à noter que la plupart d’entre elles ne parlent pas d’e-santé, de santé connectée ni même de médecine connectée mais tout simplement de santé – puis les entreprises du médicaments qui commencent à entrevoir les possibilités du digital en santé sans toutefois en prendre tout à fait la mesure à l’exception de quelques acteurs spécifiques.

De fait, le digital en santé, ce n’est pas de la communication. Ça doit être pensé comme un produit ou service donc servir un objectif précis en lien avec l’utilisateur de ce produit ou service.

J’allais oublier, dans mon classement, les associations de patients. Regardez de près, vous verrez que nombre d’entres elles ont pris la mesure du digital en santé et que de très bonnes idées sont en train d’éclore de ce côté. Je les situerais donc entre les entreprises de technologies médicales et les laboratoires pharmaceutiques. De fait, si elles avaient les moyens de ces derniers, je pense que la France aurait rattrapé son retard en e-santé depuis longtemps.

Quel est l’impact du digital aujourd’hui dans la communication santé ?

Sur le versant communication, il faut différencier deux domaines. La communication digitale au service de produits, traitements, médicaments… et la communication du changement de comportement en santé.

Dans le premier cas, le digital est à la fois un mode d’action et un / des médias. Sur ce point de nombreux acteurs, comme dans d’autres domaines économiques, utilisent cette possibilité mais, notamment les entreprises de santé – laboratoires pharmaceutiques ou entreprises de technologies médicales, adressent encore peu les possibilités des médias sociaux digitaux.

Pour le second domaine, celui du changement de comportement en santé, les initiatives proviennent essentiellement des acteurs médicaux – professionnels de santé, sociétés savantes, établissements de santé ou institutions – et des start-ups. De fait, il s’agit de modifier des attitudes, des comportements via différents d’outils dont les outils digitaux. Il s’agit principalement de programmes d’eETP menés par des médecins sur Facebook, des plateformes d’accompagnement en santé et prévention (via des mApps et / ou des service web) : coaching en ligne, amélioration de l’observance, enrichissement de la relation médecin-patient… Et ce avec ou sans objets connectés de santé.

Observateur de l’e-santé en France depuis de nombreuses années, comment vois-tu évoluer l’e-santé dans les années à venir en France ?

A court ou moyen terme, je pense que différents phénomènes vont avoir lieu.

Tout d’abord, une réappropriation de l’e-santé par les médecins et les professionnels de santé via principalement la demande croissante des patients et usagers de santé. Cette réappropriation va, non pas créer une nouvelle relation médecin-patient – mais permettre de revenir à une relation médecin-patient fondée sur l’échange et la compréhension. En résumé, une objectivation du dialogue médecin-patient.

En parallèle, une nouvelle démocratie sanitaire devrait voir le jour. Une démocratie plus participative où la représentation des usagers et patients ne passera pas uniquement par les associations agréées mais par des moyens digitaux d’expression et de mise en forme / restitution de cette expression.

A plus long terme, et c’est là le point le plus intéressant sur les aspects économiques, nous verrons certainement une profonde recomposition du poids et du rôle des acteurs industriels. Via la digitalisation de la santé, il y aura la montée de la communication du changement de comportement en santé, et bien évidemment les GAFA pourront – s’ils le souhaitent réellement – être les nouveaux leaders de la santé mais d’autres acteurs pourraient surprendre : les entreprises de technologies médicales. Comme je l’ai indiqué, le digital est dans leur ADN mais surtout nos systèmes de santé se tournent vers une médecine plus préventive que curative donc liée à des modes de diagnostic plus prédictifs et qui dit diagnostic dit imagerie, biologie, génétique, génomique et smart & big data…

Pour aller plus loin : lauma-communication.com ; @laumacom

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